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 Discussion. Le genre Pachnessa se distingue des autres genres paléarctiques et orientaux par les caractères suivants : massue antennaire de 5 articles (fig. 449) ; griffes non simples, avec la dent inférieure très proche de l’apicale (fig. 454) ; bord antérieur du pronotum marginé (fig. 456) ; antennes de 9 articles ; protibia tridenté (fig. 451) ; métatibia triangulaire ; articles I-IV des protarses et mésotarses dilatés, avec une forte brosse de soies en dessous (figs 452, 458) ; insertion du métatarse située entre les deux éperons apicaux (fig. 460).

 Par ses caractères, ce genre se place près de Lacroixidema Keith. Le genre Pachnessa diffère de Lacroixidema par les caractères suivants : clypéus non quadridenté, seulement incisé au milieu du bord antérieur (fig. 448) ; joues fortement saillantes débordant sur les canthus ; dent basale du protibia très faiblement indiquée ; métatarse avec de fortes rangées de soies sur la face interne des articles II à IV (fig. 459) ; dessus du corps brillant (non pruineux) ; ventrites fortement ponctués (fig. 461) ; article I du métatarse plus long que le II ; marges latérales des élytres non rebordées ; massue antennaire à peine plus longue que le funicule ; article antennaire III plus long que le IV (fig. 449).


1 espèce

Pachnessa Brenske, 1894 : 279 (Leptopodidarum).

Pachnessa Brenske ; Dalla Torre, 1913 : 302.

Pachnessa Brenske ; Keith & Lacroix, 2003 : 42.
Pachnessa Brenske ; Lacroix, 2007 : 92.

   Espèce type : Pachydema nicobarica Redtenbacher, 1868.


Pachydema nicobarica Redtenbacher, 1868 : 66 (Insel Sambelong, 3 mâles).

Pachnessa nicobarica Redt. ; Brenske, 1894 : 279 (Soekaranda).

Pachnessa nicobarica Redt. ; Dalla Torre, 1913 : 302.

Pachnessa nicobarica (Redtenbacher) ; Sunaryo & al, 1995 : 621-632 (biologie).

Pachnessa nicobarica (Redtenbacher) ; Keith & Lacroix, 2003 : 42 (mâles, femelle).

Pachnessa nicobarica (Redtenbacher) ; Lacroix, 2007 : 92.

Type au NMW, Vienne.

Distribution. – INDONESIE : Nicobar (Sambelong, 3 mâles, Redtenbacher, NM, Wien). Nias (Kalim Bungo, 1896, R. Mitschke, 2 ex., MNHU, Berlin ; Kauf 20, 1918, coll. Felsche, 2 ex., Staat. Mus. Tierk. Dresden). Sumatra (nord-est, Soekaranda, H. Dohrn, 2 mâles et 1 femelle). Java (sans localisation, 1 ex., Staudinger, MNHU, Berlin).


Biologie.Sunaryo & al. (1995) ont étudié la biologie de Pachnessa nicobarica à Lampung (Sumatra). Le résumé (en français dans le texte) de leurs observations est le suivant :

« Un nouveau ver blanc sur canne à sucre, Pachnessa nicobarica (Redtenbacher) a été signalé au Gunung Madu à Lampung, Sumatra, Indonésie, en 1985. Auparavant, cette espèce n’avait jamais été signalée en Indonésie. Des observations sur sa biologie ont été effectuées au laboratoire et au champ. On peut facilement distinguer les adultes mâles et femelles : les élytres du mâle sont ternes et comme poudreux tandis que ceux de la femelle sont vernissés. Les adultes volent uniquement au dessus des champs infestés. Dans les conditions du laboratoire et sans nourriture, la femelle peut survivre pendant 25 jours et pond en moyenne 28 œufs. La fécondité potentielle est de 32 œufs. Au champ on observe une génération par an ; l’adulte pond en juin, les larves se développent de juillet à mars, la nymphe en avril et l’adulte éclôt en mai. La densité des populations d’œufs observés est de 2.5/m2 tandis que la densité potentielle estimée est de 17.7/m2 ».

Les adultes commencent à voler juste avant 18 heures, au crépuscule. Cette activité décroît graduellement et cesse vers 21 heures. Les adultes ne s’alimentent pas durant ces vols. Les mâles en vol sont bien plus nombreux que les femelles (rapport : 2/9 :1). Des observations indiquent que les mâles volent plusieurs fois tandis que les femelles ne le font qu’une fois. L’activité de reproduction commence avec le vol des femelles, poursuivies par plusieurs mâles. L’accouplement s’effectue au sol et dure de 15 à 45 secondes. Après cet accouplement, les femelles volent de nouveau sur quelques mètres pour pénétrer dans le sol. La ponte s’effectue 2 à 6 jours après, à une profondeur de 5 à 80 cm (moyenne : 68 cm).


Redtenbacher (1868) décrit de l’île de Sambelong, Pachydema nicobarica n. sp. d’après 3 mâles. Plus tard, Brenske (1894) crée pour ce taxon le nouveau genre Pachnessa. Dans cette étude, l’auteur décrit le mâle et la femelle sur des exemplaires récoltés par le Docteur H. Dohrn dans la région de Soekaranda au nord-est de Sumatra. Il indique que cette espèce est le seul représentant des « Leptopodiden » en région orientale. Dalla Torre (1913) reprend les citations.

Jusqu’à l’étude récente de Keith & Lacroix (2003), personne n’avait plus cité ou révisé ni le genre ni l’espèce en question et sa position systématique demeurait incertaine. L’article de ces auteurs permet de confirmer l’appartenance de P. nicobarica à la sous-famille des Pachydeminae. Ce taxon est proche du genre Lacroixidema Keith et se trouve présent dans plusieurs îles indonésiennes : Nicobar (Sambelong) ; Nias (Kalim Bungo, Kauf) ; Sumatra (Soekaranda) ; Java. Toutes ces récoltes sont anciennes (1896 à 1918). Le genre Pachnessa et le taxon nicobarica (mâle et femelle) sont redécrits en utilisant les caractères modernes distinctifs de la sous-famille.