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    Plus de dix mille espèces de Melolonthidae ont été décrites ainsi que plusieurs milliers de genres, en général lors de descriptions isolées et souvent sans comparaison avec les taxons voisins. C'est surtout vrai pour les auteurs du XIXème siècle et début du XXème qui ont beaucoup décrit sans références (Fairmaire, Brenske, Moser, etc). C'est moins vrai pour les auteurs modernes qui s'appliquent à situer leurs nouvelles descriptions au sein d'un ordre établi malheureusement pas forcément sur des bases sûres. Les limites de la famille sont mal définies. Faut-il y inclure les Sericines, les Hopliines, les Macrodactylines ? Le rang des groupes varie selon les auteurs : Pachydemini ou Pachydeminae ? Sericidae ou Sericinae ? Les Systellopini et autres tribus australiennes font-elles vraiment partie des Sericinae ? Autant de questions restées en suspens et qu'évitent soigneusement d'y répondre, par manque d'éléments, les quelques spécialistes actuels de ce grand groupe. Tout récolteur de mélolonthides est confronté aux difficultés de détermination de leurs exemplaires. Même mettre un nom de genre sur une étiquette est souvent une épreuve insurmontable. Qui peut actuellement déterminer à coup sûr un Macrodactylinae d'Amérique du Sud ou reconnaître telle espèce parmi le genre asiatique Lepidiota (plus de cent espèces) sans examen des types. Le genre Hoplosternus (30 espèces) se distingue, par définition, du genre Melolontha (60 espèces) par la présence d'une apophyse nette au métasternum. Pourtant, avec l'augmentation du nombre de taxons décrits pouvant appartenir à ces genres, on s'aperçoit que toutes les variations sont présentes depuis l'absence d'apophyse, l'ébauche de celle-ci, et jusqu'à l'atteinte de tailles impressionnantes. Le genre Phyllophaga américain compte plus de 600 espèces. Si l'on est pas spécialiste du groupe, qui peut mettre un nom sur une bête à localité inconnue, ou n'appartenant pas à une des quelques espèces les plus communes ?

Une définition des tribus de la sous-famille Melolonthinae a été entreprise par Lacroix (1989, 1991) lors de la révision des espèces malgaches. Cette ébauche de classification pourrait être le départ d'une reconsidération des caractères distinctifs permettant de redéfinir familles, sous-familles, tribus et genres.


Anoxia scutellaris Chioneosoma komarowi


Ce catalogue comprendra tous les genres et espèces décrits à la date de la mise sous presse. C’est aussi un « Genera », au sens des anciens auteurs, qui reprendra les descriptions de tous les genres et les accompagnera de commentaires. Il utilisera également les études faites antérieurement par l’auteur et les replacera dans leur contexte. Les genres seront classés par tribus au sein des Melolonthinae. Toutes les tribus seront incluses à l'exception des Schizonychini dont le nombre de taxons décrits isolément demanderait une révision complète de la tribu et de ses nombreux genres aux caractères pas toujours bien définis (42 genres africains dont 19 monospécifiques ; 300 espèces pour le genre Schizonycha et 150 espèces décrites pour les autres genres). Un tableau de caractères, pour chaque tribu, permettra la détermination de tous les genres valides. Une description détaillée, sinon une diagnose, sera donnée pour chaque genre. Cette description sera établie d’après des exemplaires vus par l’auteur de ce Genera et non sur des reprises de descriptions antérieures parfois sujettes à caution. Lorsqu’il est nécessaire, des commentaires, en encadré, apporteront un complément d’information sur la systématique d’un groupe ou d’un genre. A l’intérieur de chaque tribu, les genres seront classés suivant un ordre alphabétique. Les taxons de niveau spécifique seront classés par ordre alphabétique au sein du genre.

 
La région afrotropicale est surtout riche en Schizonychini (42 genres et 450 espèces) et Diplotaxini (9 genres et 88 espèces). Les Schizonychini remplacent ici les Rhizotrogini principalement paléarctiques. Les Leucopholini (13 genres et 59 espèces) sont assez nombreux, par contre les Rhizotrogini (2 genres et 6 espèces) et les Melolonthini (4 genres et 6 espèces) sont très peu représentés. Les Pegylini (4 genres et 37 espèces) sont endémiques à la région.


Les illustrations seront regroupées en planches, placées hors-texte tout au long de l’ouvrage. Elles ont pour but de permettre une meilleure identification des taxons par des figures de détail soulignant les différents caractères définis dans les clés et tableaux. Des figures d’habitus présenteront tous les genres et permettront leur reconnaissance par la précision des détails reportés sur le dessin au trait plus net qu’une photo noir et blanc. Des photos couleur des principales espèces formeront une galerie montrant la diversité des formes et des coloris au sein de ce groupe.