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1 espèce

 Gymnogaster Blanchard, 1850 : 155.

 Gymnogaster Dejean, 1833 : 159 (citation dans catalogue).

 Gymnogaster Dejean, 1837 : 176 (citation dans catalogue).

 Gymnogaster Dej. ; Burmeister, 1855 : 423.               

 Gymnogaster (Dej.) Blanch. ; Lacordaire, 1856 : 291.

 Gymnogaster (Dej.) Blanch. ; Coquerel, 1866 : 331.

 Gymnogaster Blanchard ; Lacroix, 1988 : 26.

 Gymnogaster Blanchard ; Lacroix, 1989 : 234.
 Espèce type du genre : Gymnogaster buphthalmus Blanchard, seule espèce citée.


  Description.- Mâle. Taille: 21-22 mm. Corps assez allongé, côtés des élytres parallèles; avant-corps brun rougeâtre; élytres brun clair fauve (fig. 588).
  Clypéus à bord antérieur droit, arrondi sur les côtés, relevé en forme de cuvette. Suture clypéo-frontale fine, sinuée (fig. 592). Front plus large que long, un peu moins large que le clypéus. Canthus oculaires courts mais larges avec de fortes soies dres­sées. Ponctuation forte, irrégulière à pilosité rase sauf sur les côtés du front près des yeux où elle présente quelques soies dressées. Antennes de 10 articles; 2e article non globu­leux; 4e et 5e denticulés; massue de 5 articles égaux, plus longue que les articles 1 à 5 réunis (fig. 589). Palpes maxil­laires à dernier article tronqué à l'apex. Labre légèrement bi­lobé.
  Pronotum 1,8 plus large que long, à bord antérieur peu in­curvé et rebordé assez fortement; angles antérieurs non sail­lants, arrondis; côtés légèrement arqués au milieu, légèrement crénelés sur toute leur longueur et portant des soies raides, fortes; base non bilobée, un peu incurvée extérieurement. Ponc­tuation plus faible que celle de la tête, peu dense. Absence de pilosité.
  Ecusson lisse, imponctué.
  Elytres à ponctuation plus dense que celle du pronotum, plus rare sur les calus huméraux, absente sur la suture relevée en bourrelet; présence de quatre fines stries sur chaque élytre; ceux-ci glabres. Epipleures présentant une rangée de fortes soies raides, assez longues.
  Propygidium à ponctuation formant des rides; pilosité faite de poils très fins, couchés, courts et denses. Pygidium un peu plus large que long, arrondi à l'apex; à ponctuation éparse, riduleuse par endroit; à fine pilosité dressée, peu longue, éparse (fig. 595).
  Métépisternes et métasternum à longue villosité dense. Epimères métathoraciques minuscules. Sternites à suture bien visible, même au milieu; à ponctuation très éparse; à pilosité assez courte, dressée, rare au milieu, un peu plus dense sur les cô­tés.
  Tibias antérieurs tridentés, à dent basale faible, l'apicale peu longue et tronquée; éperon minuscule. Tarses à articles longs. Griffes allongées avec la dent médiane fine et pointue (fig. 591). Fémurs postérieurs à pilosité dressée faite de soies assez fortes. Tibias postérieurs à carène oblique, interrompue au milieu; assez longs et fins, revêtus de longues soies raides.
  Paramères très courts, globuleux, recourbés à l'apex qui se termine en pointe (fig. 597).


  Femelle.- Les caractères qui diffèrent de ceux du mâle sont les suivants:                  
- clypéus plus long, à bord antérieur moins relevé;              
- massue antennaire courte, globuleuse (fig. 590);
- pronotum à côtés plus arqués, à bords antérieur et postérieur plus incurvés (fig. 598); pygidium aussi long que large à apex non arrondi, plus tronqué et légèrement relevé (fig. 596);
- tibias postérieurs à carène oblique mais entière, à apex plus élargi; éperons terminaux aplatis et plus larges;
- taille: 24 mm; forme plus massive; élytres s'élargissant à l'apex.

Historique.– Il est scindé en deux parties pour les taxons africana et buphthalma.

L’historique pour le taxon Anoxia africana est le suivant :

En 1832, Laporte, comte de Castelnau, décrit le nouveau genre Anoxia pour séparer des espèces de Melolontha ayant la « massue de cinq feuillets dans les mâles et de quatre dans les femelles » (page 407). Il décrit également la nouvelle espèce suivante, qu’il range parmi les Anoxia (page 408) :

« 38. — 5. Anoxia Africana.

Elongata valdè punctata , pallide fusca , elytris et corpore subtus hirto-flavescentibus ; tibiis anticis bidentatis.

Long. 9 1/2 lig. Larg. 4 1/2 lig. Très-allongé, fortement ponctué, d'un brun clair ; élytres jaunâtres ; dessous du corps de cette dernière couleur et un peu velu ; jambes antérieures bidentées et offrant une sinuosité avant la première dentelure. Ile de France ».

 En 1840, dans le volume 2 de l’Histoire naturelle des Insectes, Coléoptères, Castelnau inclut, page 132, le taxon « Anoxia Africana » avec la même description en français que celle incluse dans l’article paru dans les Annales, en 1832. Dans la  planche 14 est figuré un exemplaire portant le nom de « Anoxia buphthalma ». Cette illustration, à part la massue de cinq articles, n’a pas de ressemblance avec les exemplaires de Gymnogaster buphthalma retrouvés par la suite.

 En 1869, Gemminger & Harold citent Anoxia africana Casteln., 1832, de l’Ile de France.

En 1894, Brenske, dans une étude sur le genre Cyphonotus, commente ainsi ce taxon :

« 10. Anoxia buphthalma Cast., welche in Hist. nat. des Ins. II. auf Tafel 14 (33) Fig. 5 abgebildet ist, wurde nirgends beschrieben, auch meines Wissens nirgends erwähnt. Sie hat mit Gymnognaster nur den Artnamen gemein und ist weder eine Anoxia noch ein Cyphonotus, daher sie hier übergangen werden kann. Ich würde sie für eine schlecht gezeichnete Euchlora halten ».

 En 1912, dans son Catalogue, Dalla Torre cite, parmi le genre Anoxia, le taxon Anoxia africana Cast. (page 250) avec l’indication : ? Gymnogaster buphthalmus Blanch., Isle de France.

L’exemplaire ou les exemplaires ayant servi à décrire Anoxia africana ou à illustrer Anoxia buphthalma n'ayant pu être retrouvés, il n'est pas possible actuellement d'établir une quelconque relation entre les taxons Anoxia africana et Gymnogaster buphthalma. De plus, l'indication de provenance (Ile de France, ancien nom pour Maurice) semble erronée. La description originale étant trop succincte pour permettre toute détermination précise, il est préférable, pour toutes ces raisons, de laisser de côté cette espèce dans l’impossibilité actuelle d’établir, s’il y a ou non, synonymie avec G. buphthalma Blanchard. Le nomen Anoxia africana peut donc être considéré comme nomen nudum.


L’historique pour le taxon Gymnogaster buphthalma est le suivant :

En 1833, Dejean, dans son « Catalogue des Coléoptères de la collection de M. le Comte Dejean », cite, page 159 : Gymnogaster Dejean buphthalmus Dej. Ile de France. Simple citation, non valide, car il n’y a pas de description ni inclusion d'espèce déjà décrite au sein du genre.

En 1851, Blanchard décrit le nouveau genre Gymnogaster avec buphthalmus comme espèce. Le texte complet de cette description est indiqué comme suit :

« Genus GYMNOGASTER

Corpus elongatum, subplanum. Labrum emarginatum. Mandibulae crasssae. Maxillae sat breves, in lobis duobus divisae, interno angusto, externo lato, crasso, truncato haud dentato, palpis elongatis, articulo primo brevi, secundo elongato, tertio conico breviore, ultimo oblongo. Labium fere quadratum antice leviter attenuatum, apice paulo emarginatum, palpis cylindricis superne insertis. Antennae decem-articulatae, articulo primo longo, crasso, tertio elongato, cylindrico, quarto paulo breviore, clava brevi, fere rotundata, hexaphylla. Ungues tarsorum sat graciles, ante medium dente acuto armati.

1180. Buphthalmus (1). Ile Bourbon.

Oblongus, omnino testaceo-rufus, supra glaber ; capite punctato-rugoso, clypeo paulo producto, reflexo, integro ; antennis, palpis pedibusque testaceis ; prothorace lato, lateribus dilatato, supra laxe punctato, versus angulos

anticos densius punctatis, medio laevi, foveola laterali ; scutello laevi, impunctato ; elytris undique punctalis, lineis longitudinalibus duabus sal distinctis ; sterno villoso ; abdomine parce piloso. Long. 23 millim. Lat. elytr. 12 millim.

Donné par M. Bréon.

1) Dejean, Catalogue, p. 176 (1837) ».

 Cette description est basée sur l’examen d’un unique exemplaire femelle, le mâle n’étant pas connu par Blanchard. La femelle n’a depuis jamais été récoltée.

En  1855, Burmeister décrit le genre Gymnogaster Dej., dans son groupe 5 des « Polyphyllidae », avec une espèce de l’Isle de France : G. buphthalmus Dej. (exemplaire mâle) (page 423). Description du mâle d’après un exemplaire du musée de Dupont. Il cite également le taxon Anoxia africana de Laporte de Castelnau, page 402 sous le genre Anoxia et page 424 en nota de Gymnogaster buphthalmus. Il souligne qu’il ne connaît pas cette espèce et indique : « il n’est pas improbable que l’espèce nommée Anoxia africana par Castelnau et dont je fais mention page 402 représente une femelle de ce genre (Gymnogaster) ».

En 1856, Lacordaire décrit le genre Gymnogaster (Dej.) Blanch., sur des exemplaires mâle et femelle. Il cite G. buphthalmus Dej., de l’île Bourbon.  Le genre est classé parmi les Rhizotrogides, groupe II. Le mâle est figuré dans l’atlas regroupant les planches du Genera (planche XXXI, fig. 4 : habitus mâle, 4a : antenne du mâle, 4b : griffe). Ce mâle qui a servi  comme modèle pour la figure n’a pas été retrouvé au MNHN, Paris.

En 1869, dans leur Catalogue, Gemminger & Harold citent Gymnogaster Blanchard avec le taxon buphthalma Blanchard, 1850, Ins. Bourbon.

En 1912, Dalla Torre cite Gymnogaster Blanch., avec l’espèce buphthalma Blanch., 1850, de Bourbon.

En 1988, Lacroix révise le genre Gymnogaster Blanchard. Les caractères génériques sont redéfinis et complétés. Le lectotype femelle est désigné d’après l’exemplaire examiné par Blanchard et conservé au MNHN, Paris. Une série de mâles, capturés en 1988, permet une description complète des caractères masculins (non définis par Blanchard). La biologie de l’espèce, non connue jusqu’à présent, est consignée. Un historique des citations et descriptions des différéents auteurs est apporté. Une planche de 11 figures illustre l’article.

Biologie et captures. –  Espèce non reprise jusqu’en 1983 et considérée alors comme mythique à localisation douteuse (un seul exemplaire femelle présent au MNHN, les mâles observés par Burmeister et Lacordaire ayant disparu).

   Quelques individus mâles furent capturés récemment (1983 puis 2008) à la Réunion. Cette découverte, après de nombreuses années d'oubli, a permis d'affirmer le bien fondé de la localité ty­pe et de définir pour la première fois les caractères spéci­fiques du mâle (Lacroix, 1988).

Genre endémique avec une seule espèce à répartition très localisée et qui semble rare : La Montagne, Colorado (près de Saint-Denis). Récolté à 650 m d’altitude entre 19h45 et 21 heures au piège lumineux à lumière noire. Mois de capture : janvier, février.

Discussion.– Le genre est proche de Dinarobina Lacroix, 1989, endémique de l’île Maurice et qui comprend deux espèces. L’île Maurice héberge trois espèces endémiques, Rodrigues également trois espèces endémiques. Les quatre genres endémiques des Mascareignes (Gymnogaster Blanchard, 1850, Réunion, Dinarobina Lacroix, 1989, Maurice, Dinamoraza Lacroix, 1989, Maurice et Rodrigues, Mascarena Arrow, 1919, Rodrigues) appartiennent à la tribu des Rhizotrogini bien présente en régions orientale et malgache mais pratiquement absente de la région afrotropicale.

La colonisation des Mascareignes est tardive et ne s’est opérée qu’à la fin du tertiaire, d’abord à Maurice plus ancienne, puis à Rodrigues et à la Réunion. Dinamoraza est le genre le plus archaïque d’où seraient dérivés Mascarena à Rodrigues, Dinarobina à Maurice et Gymnogaster à la Réunion. L’apport initial, par transport passif (courants, cyclones), est sans doute d’origine indienne (affinités avec le genre asiatique Holotrichia plus qu’avec le genre malgache Hoplochelus).

Gymnogaster buphthalma  Blanchard


 Gymnogaster buphthalmus (sic) Blanchard, 1850 : 155.

 Gymnogaster buphthalmus Dej. ; Burmeister, 1855 : 423.

 Gymnogaster buphthalmus Dej. ; Lacordaire, 1856 : 291. atlas pl. XXXI, fig. 4.

 Gymnogaster buphthalmus (Dej.)Blanch. ; Coquerel, 1866 : 332.

 Gymnogaster buphthalma Blanch. ; Gemminger & Harold, 1869 : 1184.

 Gymnogaster buphthalmus Bl. ; Brenske, 1894 : 266,268.

 Gymnogaster buphthalma Blanch. ; Alluaud, 1900 : 268.

 Gymnogaster buphthalma Blanch. ; Dalla Torre, 1912 : 289.

 Gymnogaster buphthalma Bl. ; Arrow, 1919 : 21.

 Gymnogaster buphthalmus Blanch. ; Vinson, 1967 : 322.

 Gymnogaster buphthalma Blanchard ; Lacroix, 1988 : 26 (désignation du lectotype).

 Gymnogaster buphthalma Blanchard ; Lacroix, 1989 : 236.

 Gymnogaster buphthalmus in Dejean, 1833 : 159.

 Gymnogaster buphthalmus in Dejean, 1837 : 176.

Type.– Lectotype femelle (24 mm). G. buphthal­mus, Type, Blanchard, Ile Bourbon, M. Breon (étiquette manus­crite) / chiffres illisibles (étiquette ronde) / Gymnogaster buphthalma, Blch. (étiquette blanche manuscrite) / Type / Muséum Paris / Lectotype, Gymnogaster buphthalma, M. Lacroix det. 1988. MNHN.

Distribution dans l'île de la Réunion.– Colorado (16 et 23-I-1983 : 3 mâles ; 1 et 5-II-1983 : 2 mâles, piège lumineux à lumière noire (C. Guillermet leg.) ; 5.II.1983, 2 ex. mâles, C. Guillermet leg., in coll. M. Lacroix ; 1 ex., 28.XII.2008, attiré par les lumières (J. Poussereau leg.).

   Nombre d'exemplaires examinés : 8 mâles, 1 femelle.

Biologie.– Espèce rare et sans doute très localisée ; récoltée à 650 m d'altitude entre 19h 45 et 21 heures au piège lumineux à lumière noire. Mois de capture : janvier et février.

Iconographie de Gymnogaster buphthalma

Anoxia buphthalma
in Castelnau, 1840
tome 2, planche 14, fig. 5

Lacordaire, 1856
Atlas, planche XXXI, fig. 4

Lacroix, 1989
fig. 588