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   Le premier Mélolonthide malgache à avoir été décrit est Melolontha commersoni par Olivier en 1789 (Philibert Commerson, mort en 1773, fit un séjour à Fort-Dauphin en 1770 et récolta quelques Insectes qu'il fit parvenir dans les collections du Cabinet d'Histoire naturelle du Jardin du Roi).

   Il faut attendre ensuite l'année 1833 pour voir plusieurs auteurs décrire ou citer des espèces de la région malgache :

Tout d'abord Klug (1833) avec trois espèces, Melolontha mucronata, Melolontha melanictera et Melolontha conspurcata, toutes trois provenant des récoltes de Goudot (1830) dont une partie avait été achetée par le Königlichen Museum à Berlin (aujourd'hui MNHU) ; ensuite Gory (1833) avec la description et l'illustration dans la Revue entomologique  de Silbermann de deux espèces, Melolontha lactea et Melolontha spinipennis.

   Dejean, dans la troisième édition (1837) de son catalogue, cite sept espèces de cette région dont Gymnogaster buphthalmus Dej. de l'Ile de France et Encya comme nouveau genre.

   Blanchard (1845) ajoute une description au nom de genre Encya cité par Dejean.

   Erichson (1847) dans les généralités sur les Melolonthidae allemands décrit plusieurs genres nouveaux sans toutefois y inclure des espèces déja existantes ou nouvelles, ce sont : Pachycolus, Enthora, Lachnodera, Empecta, Enaria, Pegylis. Ces genres, sauf Lachnodera, sont repris par Blanchard (1851) qui leur intègre des espèces déjà décrites ou nouvelles.

   De plus, Blanchard (1851) décrit Gymnogaster buphthalmus cité par Dejean et décrit trois nouveaux genres : Hoplochelus, Tricholepis, Proagosternus. Il énumère ainsi neuf genres et vingt trois espèces appartenant à la faune de la région malgache : Enaria Erichson avec une espèce, Enthora Erichson avec une espèce, Hoplochelus n.gen. avec une espèce, Empecta Erichson avec huit espèces, Encya Dejean avec sept espèces, Gymnogaster n. gen. avec une espèce, Tricholepis n. gen. avec une espèce, Proagosternus n. gen. avec deux espèces et Pachycolus Erichson avec une espèce. Ces espèces sont décrites sur des exemplaires provenant des récoltes de Goudot.

   Burmeister (1855) reconnaît cinq divisions parmi les Melolonthidae (sic), à savoir : Diplotaxidae, Schizonychidae, Leucopholidae, Rhizotrogidae et Polyphyllidae. Les principaux caractères différentiels sont la forme du labre, la taille du troisième article antennaire, la position des palpes labiaux et la pilosité le long du bord antérieur du pronotum. Il décrit cinq nouvelles espèces qui pour la plupart seront mises en synonymie avec celles décrites par Blanchard (Insectes de Goudot mis en vente par le marchand naturaliste H. Dupont).

   Lacordaire, dans son Genera des Coléoptères de 1856 (tome 3) redéfinit les caractères des "Mélolonthides vrais" dans sa sous-tribu VI et crée les trois groupes suivants : Diplotaxides, Rhizotrogides et Mélolonthides vrais en utilisant des caractères liés à la forme des parapleures métathoraciques, la taille des épimères, la forme du labre, la position des palpes labiaux et la forme des antennes.

   Gemminger & Harold (1869) citent dans leur catalogue vingt neuf espèces de Melolonthinae répartis en dix genres et une espèce de Pachydeminae.

   Waterhouse décrit en 1876 deux espèces de Mélolonthides de l'île Rodrigues : Lachnosterna gradaria et Lachnosterna Rodrigueszi puis en 1882 décrit un genre nouveau Eutrichesis et treize nouvelles espèces de Madagascar (trois Enaria, six Encya, trois Eutrichesis, un Lepidiota). Ces Insectes proviennent avant tout des régions de Fianarantsoa et de Tananarive et tous reçus au British Museum (N. H.).

   Künckel (1887), dans son Atlas, fait figurer trente deux Mélolonthides malgaches représentant trente espèces sur quatre planches (10, 11, 12, 16). Quelques espèces s'avèrent nouvelles pour la science.

   Fairmaire, entre 1868 et 1905, décrit de très nombreuses espèces nouvelles de Melolonthinae (cinquante sept) et cinq nouveau genres : Clypearia (1903), nom préoccupé et changé en 1904 en Clypeasta, Enarioida (1903), Pseudenaria (1901) et Anomolyna  (1897) un Pachydeminae.

           Nombre d'espèces décrites par Fairmaire : Asaphomorpha (1), Clypeasta (1), Empecta (16), Enaria (17), Enarioidea (1), Encya (9), Enthora (2), Hoplochelus (2), Lachnodera (1), Pegylis (1), Pseudenaria (1), Proagosternus (1), Pachycolus (1), Anomolyna (3).

   Alluaud (1900) dans sa liste des Insectes Coléoptères de la région malgache cite soixante et onze espèces de Melolonthinae réparties en quinze genres et cinq espèces de Pachydeminae réparties en deux genres.

   1891-1919 est aussi la période des auteurs de langue allemande  avec les descriptions de Brenske (1891), Nonfried (1891, 1892), Brancsik (1893), Kolbe (1894) et Moser (1919). Brancsik crée en 1893 le genre Asaphomorpha pour l'espèce Encya nigra Nonfried (sic).

   Dalla Torre énumère en 1912, dans le Coleopterorum Catalogus, cent dix espèces de Melolonthinae réparties en dix huit genres et cinq espèces de Pachydeminae en deux genres.

   Ley, en 1917, fait une belle révision du genre Tricholepis Blanchard dans la revue Insecta. Il redéfinit les caractères des espèces connues, décrit trois nouvelles espèces : T. lineata, T. albosquamosa, T. bouvieri et un genre nouveau : Leptolepis pour Empecta major Fairmaire, 1903.

     Entre 1912 et 1948, Arrow fait paraître plusieurs études sur les Mélolonthides des Mascareignes, principalement des îles Maurice et Rodrigues. Un genre nouveau Mascarena (1919) est établi pour Lachnosterna Rodrigueszi Waterhouse, 1876, ainsi que la description de cinq nouvelles espèces : Phytalus smithi (1912) pour une espèce importée de la Barbade, Rhizotrogus pallens et Rhizotrogus gravis (1919), Lachnosterna vinsoni (1948a), et aussi Encya disparilis (1919) de Diégo-Suarez.

   Dans une étude plus récente (1948a : 26), Arrow considère que le genre Hoplochelus Blanchard doit être mis en synonymie avec Lachnosterna Hope et regroupe dans ce genre toutes les espèces asiatiques et américaines appartenant aux genres Holotrichia Hope et Phyllophaga Harris.

   Dewailly, dans son étude de 1950 et grâce au riche matériel conservé au Muséum national d'Histoire naturelle à Paris, décrit neuf nouveaux genres et cent dix sept nouvelles espèces, ce qui avec les nouvelles synonymies établies porte le nombre de bonnes espèces à deux cent quinze. Les genres ainsi créés sont les suivants : Empectoides pour quatre espèces ; Rubilepis pour deux nouvelles espèces qui sont en réalité des Pachydeminae ; Melolonthoides, monospécifique ; Diacucephalus pour deux espèces ; Semienaria pour deux espèces ; Polyenaria monospécifique ; Pentaphylla monospécifique ; Unguiculenaria pour six espèces ; Vadonaria pour deux espèces. Il crée de même la sous-tribu des Enarina (sic) pour y inclure tous les genres dont les espèces ne possèdent pas de canthus oculaire ni d'éperon terminal au tibia antérieur et dont les paramères sont bien particuliers. Pour les autres tribus, il reprend les caractères énumérés par Burgeon en 1945. Les Pachydeminae ainsi que les Melolonthinae des Mascareignes ne sont pas traités dans cet ouvrage.

   Vinson (1957) reprend l'étude des Melolonthinae de l'île Rodrigues, entreprise auparavant par Waterhouse et Arrow. Il décrit une nouvelle espèce : Lachnosterna courtoisi. En 1958, paraît son catalogue des Coléoptères de Maurice et Rodrigues, part II et en 1967, sa liste chorologique des Coléoptères des Mascareignes.
   Lebis (1961) décrit quatre nouvelles espèces sur du matériel du Museum Frey. Il élabore à la même époque une refonte de l'étude de Dewailly grâce à l'apport de nouveaux matériels au MNHN. Ce projet restera à l'état de manuscrit, d'ailleurs totalement inexploitable.

   Paulian (1961), dans ses "Notes d'Entomologie comorienne", décrit six nouvelles espèces des Comores appartenant au genre Encya.

   Lacroix (1988) réhabilite Gymnogaster buphthalma Blanchard de l'île de la Réunion et (1989) crée un genre nouveau Terebrogaster pour Lepidiota pygidialis Waterhouse ainsi que pour une nouvelle espèce.

 L’étude de Lacroix en deux parties (1989, 1993) répertorie 367 taxons décrits : 278 sont de bonnes espèces, 82 ont été mis en synonymie et 7 placés en « incertae sedis ». Les nouvelles espèces décrites dans cet ouvrage s’élèvent au nombre de 95 (soit 34% des taxons valides). Les nouveaux genres sont au nombre de 33 pour 62 genres valides.

 Andriamampianina (2003), dans l’ouvrage collectif édité par Goodman : The Natural History of Madagascar, donne les résultats d’une étude biogéographique de la tribu des Enariini. Cet essai est avant tout une reprise des données établies par Lacroix (1993).

 Randriamanantsoa & al. (2010) étudient les larves des Scarabaeoidea en riziculture pluviale des régions de haute et moyenne altitudes du Centre de Madagascar. Parmi les insectes étudiés, cinq sont des Melolonthinae : Encya sikorai, Enaria melanictera, Apicency waterloti, Empecta scutata et Hoplochelus betanimena. Vingt-cinq planches de figures illustrent cet article.