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1. – Tête (figs 42-66)

Le clypéus, le plus souvent transverse ou quelquefois prolongé en cône (Otoclinius), présente un bord antérieur habituellement entier, mais pouvant être incisé (Sebaris, Trichinopus) ou denticulé (Lacroixidema) ; ce bord antérieur pouvant être bien arrondi ou beaucoup plus droit. Les côtés peuvent être arrondis ou droits et parallèles ; incisés ou non vers leur base, découvrant l’insertion des antennes (Clitopa, Cephaloncheres). Le disque du clypéus peut être plat ou concave avec les bords fortement relevés. La ponctuation est variable, faible ou dense, en points enfoncés, granuleuse ou râpeuse.

Le front est séparé du clypéus par un sillon clypéo-frontal plus ou moins souligné, parfois effacé au milieu (Phobetus). Ce sillon peut comporter une carène saillante quelquefois importante (Warwickia).

Le front, en général convexe, peut porter une carène vers sa base. Il peut aussi être rebordé sur ses côtés. La ponctuation du front peut être identique avec celle du clypéus ou différente, souvent plus forte ou plus grossière.

La pilosité de la tête est très variable. Elle peut être fine, espacée, couchée et courte, longue, dense, dressée. Le clypéus et le front peuvent présenter la même pilosité. Elle peut être aussi différente, celle du front le plus souvent plus longue ou abondante. La pilosité peut être faite de poils fins, de soies épineuses, de squamules.

Le clypéus et le front sont en principe alignés sur le même plan. Toutefois, lorsque souvent le sillon clypéo-frontal présente une forte carène, le clypéus peut former un angle important avec l’axe du front et se trouver en position presque verticale (Thoracotrichia, Phalangosoma, Palacephala).

Le canthus oculaire est le plus souvent présent, court ou allongé, bien pileux. Il est quelquefois absent (Pachypoides). Cette absence est plus fréquente parmi les genres malgaches. Les yeux sont en général forts, bien visibles dorsalement.

Réduction des pièces buccales sauf pour Aglaphyra, Sparrmannia. La réduction ou la disparition des pièces buccales peuvent être considérées comme des apomorphies.

 Le labre est toujours visible, inséré sous le clypéus (figs. 67-81). Il est vertical, jamais dans le prolongement horizontal du clypéus, séparé de celui-ci par une suture et peut être transverse, aplati et plus ou moins émarginé, incisé ou bilobé ou bien allongé et conique, arrondi à l’apex (Europtron). Le labre peut être fortement réduit, fusionné avec le clypéus (suture absente ou faiblement indiquée) (Oedanomerus, Trichinopus, Scapanoclypeus).

 L’apex des mandibules est généralement tronqué ou arrondi dans la majorité des genres, sauf pour Aglaphyra, Campylophyllus et Periproctus (groupe I africain) ou il est pointu (figs. 96-99).

 Les palpes maxillaires (figs. 82-88) comportent quatre articles, le dernier article étant plus ou moins allongé, subcylindrique (Ceramida) et pouvant être excavé sur le dessus et quelquefois fortement dilaté (Pachydema).

Le mentum est généralement aplati, plus large que long et fusionné avec le prementum.

 Les palpes labiaux ont un, deux ou trois articles (figs. 89-91). Les palpes peuvent être insérés sur le labium latéralement ou ventralement. Les palpes labiaux peuvent être absents comme dans le genre Oedanomerus. La présence des trois articles est un caractère plésiomorphe ; la réduction des articles étant des apomorphies. L’insertion ventrale peut être considérée comme une apomorphie.

Les antennes (figs. 100-113) ont généralement dix articles (caractère initial ou plésiomorphe chez les Melolonthinae). Elles peuvent toutefois n’en avoir que huit (Pseudoliogenys, Acylochilus, Camerounophylla, Makoanus, Kabindeknomiosoma) ou neuf (Madiniella) ou bien onze (Phalangosoma, Protoclitopa). L’article II est toujours court et globuleux. L’article III, important pour la classification, peut être pas plus long ou plus long que l’article IV. L’élongation de l’article III est un caractère apomorphe. Les articles précédant la massue sont courts et souvent prolongés en lame verticale. L’article V du funicule, précédant la massue, peut être très transverse, différent du IV (Pseudopachydema). Le dernier article du funicule peut s’insérer au dessus de la base du premier article antennaire (Canudema, Tanyproctoides, Leptochristina).

La massue antennaire peut comporter de trois à neuf articles. Le nombre le plus fréquent est trois articles (caractère plésiomorphe). Les genres ayant cinq articles à la massue sont assez nombreux (Aglaphyra, Decellophylla, Campylophyllus, Periproctus, Pachypoides, Protoclitopa, Paraclitopa, Pachydema, Tanyproctus, Hemictenius). Six articles à la massue pour Tanyproctoides, Vezoanus, Debutina, Merinanus, Burmeisteriellus, Lichniops. Sept articles à la massue avec les genres Canudema, Ceramida, Elaphocera, Mahafalyanus, Griveaudella, Castanochilus, Anahi, Elaphocerella, Eucyclophylla, Sparrmannia. Le genre Phalangosoma a onze articles aux antennes et neuf à la massue. La massue antennaire est variable en longueur, pouvant être plus courte que le funicule (Brenskiella) ou beaucoup plus longue (Phalangonyx). Le premier article de la massue antennaire peut être de la même longueur que les suivants ou plus court, jusqu’à la moitié des suivants, surtout chez les espèces ayant de nombreux articles à la massue.


2. – Pronotum

Le pronotum est, en général, transverse, c’est à dire plus large que long ; quelquefois allongé comme chez Onochaeta, ou moins large que la base élytrale (Otoclinius). Ses côtés peuvent être régulièrement arrondis ou plus droits et convergents en partie antérieure ; crénelés ou pas sur la bordure qui porte en principe de longues soies. Les angles antérieurs sont arrondis ou prononcés. La marge antérieure peut être plus ou moins fortement rebordée en bourrelet ; elle est ou bordée de soies ou bordée d’un ourlet membraneux (Buettikeria). Le disque est en général convexe, mais peut comporter une dépression antéro-médiane (Goniorrhina, Palacephala, Tlaocera) et  plus rarement des tubercules ou protubérances (Palacephala).  Le disque est assez souvent fortement pileux, avec quelquefois une longue villosité soyeuse recouvrant entièrement le tégument (Pseudachloa, Sparrmannia). Il peut être aussi totalement glabre (Goniorrhina, Taphrocephala, Zimbabuephylla) ou recouvert de squamules (Oedanomerus).

3. – Elytres

Les élytres recouvrent presque entièrement l’abdomen, laissant à découvert le pygidium et quelquefois le propygidium. Les côtés élytraux sont plus ou moins rebordés et le plus souvent assez fortement ciliés. Chez le genre Aglaphyra, le disque comporte de longs cils dressés. Le disque élytral peut être bien convexe ou aplati, ponctué plus ou moins fortement et recouvert d’une ciliation en général plus fine et espacée que celle du pronotum. La suture élytrale est en général rebordée. Les élytres comportent assez souvent un certain nombre de côtes ou stries plus ou moins visibles ou saillantes (fortes chez Onochaeta). La pilosité élytrale, le plus souvent fine, peut être squamuleuse comme chez Oedanomerus ou Onochaeta.

Les ailes métathoraciques sont fonctionnelles et bien développées chez tous les mâles, ce qui n’est pas le cas chez de nombreuses femelles qui sont brachyptères ou aptères.

4. – Face ventrale et abdomen

Le métasternum peut être transverse ou allongé. Il est le plus souvent recouvert d’une dense villosité fauve plus ou moins longue.

La surface ventrale de l’abdomen consiste en six ventrites visibles. Les ventrites visibles I à VI utilisés lors des descriptions correspondent en réalité aux articles III à VIII. Les ventrites abdominaux présentent entre eux une suture bien distincte, non fusionnée ou oblitérée comme chez les Melolonthinae. Les ventrites II à IV sont la plupart du temps étroits et égaux. Les ventrites V et VI sont souvent un peu plus allongés, ces deux ventrites étant séparés entre eux par une bande membraneuse bien distincte. Les derniers segments de l’abdomen peuvent se replier ventralement, paraissant comme imbriqués l’un dans l’autre, comme chez Aliaclitopa Lacroix. La pilosité sternale est toujours moins abondante que celle du métasternum.

Le propygidium est quelquefois découvert par les élytres (Onochaeta). Il comporte d’une façon exceptionnelle, comme chez certains Melolonthinae, un sillon longitudinal (Wernerophylla).

Le pygidium, toujours bien visible, peut être horizontal, dans le prolongement de l’abdomen, ou bien fortement vertical et même parfois rentré, recouvrant en partie les derniers ventrites. Le pygidium, de forme variable, peut être fort, plus long que large ou aussi large que long. Il est toujours pileux, cette pilosité pouvant être longue et abondante.


5. – Pattes

Le protibia (figs. 114-124) peut présenter deux, trois ou plus rarement quatre dents sur sa tranche externe (Limepomera). L’état tridenté du protibia est initial (caractère plésiomorphe). La réduction (bidenté, unidenté) ou l’augmentation de dents (quadridenté) sont des caractères apomorphes. La première dent ou dent basale, lorsqu’elle existe, est en général plus faible que les suivantes. La dent médiane peut être distante ou rapprochée de l’apicale (Onochaeta, Hemictenius). La dent apicale, souvent assez allongée, peut être droite et dans le prolongement du protibia ou quelquefois bien courbée et présenter un angle important avec l’axe du protibia. L’ébauche de la dent basale ou un simple renflement à son emplacement ne peuvent être considérés comme une présence de celle-ci. L’éperon interne du protibia est en général présent. Il peut être absent dans certains genres (Wernerophylla, Pimelomera, Goniorrhina, Dechambrophylla, etc.). Il est situé soit au niveau de la dent médiane (Otoclinius), soit en avant (Buettikeria), soit en arrière (Plalangonyx). L’absence de l’éperon est un caractère apomorphe.

Les protarses (figs. 141-146) et mésotarses sont le plus souvent allongés à articles fins, cylindriques. L’article I peut être bien plus long que le suivant. Certains genres présentent, pour ces tarses, des articles tarsaux dilaté, aplatis, avec une forte touffe de soies en dessous (Phalangonyx, Tanyproctus, Aglaphyra, Periproctus, Campylophyllus, Elaphocerella, Pachypoides). L’élargissement des articles lié à l’augmentation de la densité pileuse interne sont des caractères dérivés ou apomorphes. Les métatarses (figs. 147-150) ne présentent jamais d’articles dilatés et touffus en dessous. L’article I du métatarse peut être bien plus long que le II ou plus dilaté que les articles suivants.

Les mésotarses et métatarses peuvent être très allongés (Oedanomerus, Trichinopus, Scapanoclypeus).

Le mésotibia, souvent plus fin que le métatibia, n’est jamais dilaté. Il peut comporter, sur sa face interne, une carène transverse plus ou moins entière. Il peut ne présenter, rarement, qu’un éperon apical (Kabindeknomiosoma, Decellophylla) ou son absence (Myloxena).

 Le métafémur, souvent fortement pileux ou villeux, est normalement allongé. Il peut être ovalaire ou fortement arrondi et dilaté (Goniorrhina, Clomecyra, Palacephala).

Le métatibia (figs. 160-168), souvent bien pileux, est soit allongé, fin, non élargi à l’apex (Wernerophylla, Synclitopa) ; soit triangulaire et élargi à l’apex (Taphrocephala) ; soit très court et très fortement dilaté à l’apex (Warwickia, Goniorrhina, Oedanomerus). Il comporte ou pas, sur sa face interne, une carène transverse médiane, complète ou incomplète. L’absence d’une carène transverse est un caractère apomorphe. Les éperons terminaux (figs. 151-159) peuvent être fins et égaux (Periproctus) ; subégaux avec l’interne plus long ou plus dilatés (Dechambrophylla) ; fortement dilatés et différents avec l’interne toujours plus fort (Phalangosoma). Chez les taxons africains, les éperons terminaux sont contigus, avec à côté d’eux l’attache du premier segment tarsal. Chez les taxons néarctiques, les éperons terminaux sont séparés à leur insertion et plus particulièrement parmi le genre Phobetus. Pas d’éperon au métatibia chez Myloxena.

Les taxons qui possèdent un métafémur dilaté, ovalaire, ont en général un métatibia court et dilaté à l’apex et des éperons terminaux dilatés.

Les griffes (figs. 125-139) des tarses sont le plus souvent égales. Celles du protarse peuvent être inégales ou différentes (Scaphorhina, Kabindeknomiosoma). Tous les tarses peuvent aussi présenter des griffes différentes, l’une simple et l’autre denticulée (Decellophylla). Elles peuvent être simples, sans denticule (groupe V afrotropical) ; ou comporter un denticule interne en position médiane ou plus ou moins basale (groupes VI, VII, VIII afrotropicaux) ; ou paraître incisées à l’apex, le denticule interne étant parallèle à l’axe principal de la griffe (groupes I, II, III, IV afrotropicaux). La griffe simple est un caractère primitif ou plésiomorphe. C’est l’état initial du caractère. Les états successifs évolués sont : l’incision fine de l’apex de la griffe ; la séparation de celle-ci en deux denticules s’éloignant progressivement l’un de l’autre et devenant de moins en moins parallèles ;  le denticule interne proche de la base de la griffe et formant un angle droit avec celle-ci. Les griffes inégales ou différentes sont également des apomorphies.


6. – Autres caractères

La coloration du corps va du jaune pâle au brun foncé parfois rougeâtre. Les coloris métalliques n’existent pas chez les Pachydeminae. Le tégument peut être brillant ou mat selon la ponctuation ou bien présenter un aspect pruineux (Canudema). L’avant-corps (pronotum et tête) ainsi que les appendices (pattes) sont souvent plus foncés.

L’écusson (ou scutellum) est souvent caché par sa pilosité ainsi que par celle de la marge postérieure du pronotum. Il peut être faible ou important, allongé ou court, mais ne présente pas de caractères diagnostiques importants (si ce n’est chez Pachydema).

7. – Dimorphisme sexuel

Pour quelques genres (Phobetus, Sparrmannia, Sebaris), les femelles présentent peu de différences avec les mâles. Par contre, pour une grande majorité de genres, ou la femelle est connue, les différences s’avèrent importantes. Pour ces raisons, peuvent être associées à une espèce définie seules les femelles capturées en même temps que des mâles.

Les différences portent, en général, sur les caractères suivants : Corps plus fort et massif, plus élargi. Pilosité du dessus plus réduite. Clypéus important. Yeux réduits, petits. Canthus oculaire réduit ou absent. Dernier article des palpes maxillaires plus court, plus ovalaire. Labre plus étroit ou conique. Massue antennaire courte ou globuleuse, comportant souvent moins d’articles que chez le mâle. Elytres courts, découvrant le propygidium. Protibia fort, à dents fortes et apex plus arrondi. Tarses courts. Métafémur court, souvent globuleux. Métatibia fort, bien élargi à l’apex. Griffes des tarses réduites, souvent minuscules.

Les femelle ne volent pas et sont le plus souvent brachyptères ou aptères.

Les femelles ont été décrites chez les genres africains suivants : Aglaphyra, Wernerophylla, Trichinopus, Goniorrhina, Sebaris, Sparrmannia, Clitopa, Cephaloncheres, Neoclitopa, Limepomera, Aliaclitopa.

8. – Caractères exceptionnels

Les caractères suivants peuvent être considérés comme exceptionnels chez les Pachydeminae et ne se rencontrent que dans un nombre réduit de taxons :

- Canthus oculaire absent (Pachypoides, quelques genres malgaches).

- Palpes labiaux absents (Oedanomerus).

- Antennes de 8 articles (Camerounophylla, Kabindeknomiosoma, Pseudoliogenys, Acylochilus, Makoanus).

- Antennes de 11 articles (Phalangosoma, Protoclitopa).

- Massue antennaire de 9 articles (Phalangosoma).

- Un seul éperon apical au mésotibia (Decellophylla, Kabindeknomiosoma ).

- Griffes internes et externes différentes sur tous les tarses (Decellophylla, Scaphorhina).

- Griffes des tarses avec deux denticules internes, formant comme un peigne (Warwickia).

- Eperons du métatibia bien séparés à leur insertion (Phobetus).

- Pas d’éperons aux méso- et métatibia (Myloxena).