Description (mâle). – Taille autour de 25 mm. Corps fort, peu allongé. Aspect assez massif. Dessus brun rougeâtre ou orangé à écaillure fine et ronde laissant voir le tégument.

 Clypéus important, à côtés plus ou moins arrondis et bord antérieur droit, non sinué, relevé (fig. 680). Sillon clypéo-frontal fin. Tête à ponctuation forte, confluente et à écaillure ovalaire. Labre très peu allongé, bilobé (fig. 685). Mandibules fortes. Dernier article des palpes maxillaires large, dilaté (fig. 686). Antennes de 10 articles ; III et IV égaux, peu allongés. Massue de 3 articles plus longs que le funicule (fig. 681).

 Pronotum transverse, à côtés incurvés, crénelés et ciliés ; angles antérieurs légèrement saillants ; bord antérieur finement marginé, cilié ; ponctuation ronde, espacée ; écaillure blanche et ronde, plus dense sur les côtés (fig. 688). Ecusson plus large que long, ponctué et écailleux.

 Elytres larges, convexes, recouvrant bien les côtés de l’abdomen ; suture rebordée ; côtes marquées mais peu saillantes ; calus apicaux non marqués ; apex élytral faiblement ou non rentré ; ponctuation riduleuse ; écaillure ronde, régulièrement répartie.

 Propygidium sans sillon longitudinal médian. Pygidium écailleux, à apex arrondi. Métépisterne large avec un mélange d’écailles et de poils longs. Métasternum à longue villosité fauve. Ventrites à revêtement écailleux avec en plus une rangée de longs cils. Pas d’apophyse mésosternale.

 Protibia fort, tridenté, les trois dents fortes et massives et plus ou moins arrondies à l’apex (fig. 683). Eperon interne situé au niveau de la dent médiane. Protarse long. Griffes allongées avec un fort denticule interne (fig. 692). Mésotarse plus long que le mésotibia. Métafémur assez fort. Métatibia allongé, élargi à l’apex, sans carène médiane oblique (fig. 689). Eperons apicaux longs, inégaux, l’interne plus long (fig. 691). Métatarse allongé, l’article I plus long que le II.

 Femelle : Assez semblable au mâle. Elle s’en différencie par les caractères suivants : clypéus plus relevé sur ses côtés ; dernier article des palpes maxillaires moins dilaté (fig. 687) ; massue antennaire plus courte que le funicule (fig. 682) ; pro- et mésotarse moins allongés ; protibia avec les dents plus allongées et l’éperon interne plus long (fig. 684) ; apex du métatibia plus élargi (fig. 690) ; éperons apicaux un peu plus forts ; dent interne des griffes plus forte (fig. 693) ; taille plus importante.

3 espèces

 Cochliotis Kolbe, 1894 : 553, 564 (Leucopholinarum).

 Cochliotis m. ; Kolbe, 1897 : 164.

 Cochliotis Kolbe ; Dalla Torre, 1912 : 181.

 Cochliotis Kolbe ; Lacroix, 2009a : 40.

  Espèce type : Coniopholis melolonthoides Gerst., 1867 (désignée par Kolbe).

Clé des espèces

1.- Dessus brun châtaigne ; petite taille : 18-22 mm ; clypéus peu allongé (fig. 694) ; côtés antérieurs du pronotum arrondis (fig. 697) ; Tanzanie   kolbei

— Dessus brun orangé plus clair ; grande taille : 20-28 mm (taille moyenne : 24 mm) ; clypéus allongé (fig. 695) ; côtés antérieurs du pronotum droits (fig. 698)   2

2.- Pygidium un peu plus long que large (fig. 703) ; côtés du clypéus arrondis (fig. 695) ; élytres bien aplatis, recouvrant largement les côtés de l’abdomen et tout le propygidium (fig. 705) ; apex élytral peu rentré (fig. 707) ; corps assez élargi à côtés élytraux arrondis ; dents du protibia affinées à l’apex (fig. 709) ; Kenya et Tanzanie   melolonthoides

— Pygidium bien plus long que large (fig. 704) ; côtés du clypéus assez droits (fig. 696) ; élytres plus convexes, moins enveloppant (fig. 706) ; apex élytral rentré (fig. 708) ; corps allongé à côtés élytraux droits ; dents du protibia bien arrondies à l’apex (fig. 710) ; Somalie   somaliensis

kolbei - mâle - femelle

melolonthoides - holotype mâle, MNHU - femelle

somaliensis - holotype mâle, MRAC - paratype femelle, coll. M. Lacroix

Cochliotis kolbei Brenske, 1898
Type au DEI, Müncheberg. Holotype mâle (22 mm) avec les étiquettes suivantes : Pare. Gebirge (m) // Coll. v. Bennigsen (i) // Kolbei Brsc. (m) (bleue) // Typus (i) (rouge).

 Distribution. – TANZANIE : Mts Pare (Holotype mâle, DEI) ; Pugu (06°55’S 39°04’E, 2 mâles et 2 femelles, MNHU) ; Dar es Salaam (06°50’S 39°20’E, 1 mâle et 1 femelle, R. v. Bennigsen, MNHU).

Nota. – Les Monts Pare se partagent entre un massif nord (03°40’S 37°40’E) et un massif sud (04°20’S 38°00’E) situés entre le Kilimanjaro et les monts Usambara. La voie ferrée et la route de Tanga à Moshi longent ces massifs sur leur versant ouest.

Rudolf von Bennigsen a récolté des Coléoptères en « Deutsch-Ostafrika » durant les années 1893-1897 ainsi qu’en Nouvelle-Guinée où il fut nommé Gouverneur du Kaiser. Le principal de sa collection se trouve au Deutsches Entomologische Institut (DEI).

Cochliotis melolonthoides (Gerstaecker, 1867)
Type au MNHU, Berlin. Holotype mâle (22 mm) avec les étiquettes suivantes : melolonthoides Gerst*, Uru, Zanzibar, v. d. Decken (m) (carrée, verte) // 42879 (i) // Type (i) (rouge) // Holotypus, Cochliotis melolonthoides (Gerstaecker, 1867), labelled by MNHUB 2009 (i) (rouge).

 Distribution. – TANZANIE : W. Kilimanjaro, Pangani-Ebene (Pangani river, 05°24’S 38°40’E, III-1903, 3 mâles et 2 femelles, Schillings rec., MNHU) ; Kinini ( ?) (1 mâle, F. Thomas & G. Denhardt, MNHU) ; Uru (village sur les pentes du Mont Kilimanjaro, au nord de Moshi) (03°17’S 37°21’E, holotype mâle, MNHU) ; Ruvuma near Songea (10°40’S 35°20’E, 12/17-XII-1996, 3 mâles et 8 femelles, Werner & Lizler rec., coll. M. Lacroix).

KENYA : Witu (02°23’S 40°27’E, Tanagebiet, 1 femelle, Denhardt, MNHU) ; Ikuta (02°04’S 38°10’E, 2 mâles, MNHU) ; Meru national Park, Melika Lodge (00°10’N 38°10’E, 7-XI-1983, 1 femelle, R. Mourglia, MRAC) ; Thika river (01°10’S 36°45’E, IV-1915, 1 femelle, coll. Guy Babault, MNHN) ; Bura, Taita Region (03°25’S 38°20’E ; I-1991, 1 mâle, K. Werner rec., MRAC ; 1 femelle, mars, Ch. Alluaud, MNHN) ; Sagala Hills (03°30’S 38°40’E, XII-1991, 4 mâles, 2 femelles, K. Werner rec., coll. M. Lacroix) ; Voi (03°22’S 38°34’E, XII-1991, 1 femelle, K. Werner rec., coll. M. Lacroix) ; Mtito Andei (02°40’S 38°10’E, XII-1991, 1 mâle et 1 femelle, K. Werner rec., coll. M. Lacroix).

Biologie. – Cette espèce était considérée autrefois comme une rareté et localisée aux massifs montagneux de l’Est tanzanien. Avec l’expansion de la monoculture de la canne à sucre dans une grande partie de la Tanzanie, elle est devenue actuellement un redoutable ravageur de ces plantations, plus particulièrement dans la région de Moshi, ainsi que d’autres cultures. L’adulte reste dans le sol durant le jour et émerge le soir après les pluies en un envol bruyant et rapide. Les œufs sont déposés profondément dans le sol et éclosent après 10-25 jours. Les stades larvaires sont au nombre de trois. Le premier dure un mois ; le deuxième est un peu plus long ; le troisième six mois. Après s’être nourrie pendant trois à quatre mois, la larve au stade III devient inactive et se nymphose à une profondeur comprise entre 0,50 et 1 mètre. En Tanzanie, les œufs sont abondants à partir de décembre, le stade III entre juin et août. Les adultes émergent en deux vagues, la première plus importante en octobre-novembre, la seconde plus réduite durant les longues pluies de mars. Le cycle complet dure un an. Le crapaud géant Bufo marinus a été introduit en 1948 pour lutter contre ce fléau en occasionnant toutefois plus de problèmes que de résultats probants (Hill, 1975 : 33 ; Hill, 2008 : 274 ; Schabel, 2006 : 238).

Cochliotis somaliensis Lacroix, 2009
Type au MRAC, Tervuren. Holotype mâle (24 mm) avec les étiquettes suivantes : Museo Civico di Genova (i) // Margherita (m) // coll. Mus. Tervuren, Somalie : margherita patrizi (m) // Cochliotis melolonthoides (Gerst.), J. Decelle det. 1976 (m) // Cochliotis somaliensis n. sp., M. Lacroix det. 2009 (m) // Holotype (i) (rouge). Edéage disséqué et collé sur paillette.

 Cinq paratypes femelles in collection M. Lacroix : Mererey, 1 sem 85 (3 ex.) ; Alessandra, 3.83 (2 ex.).

Distribution. – SOMALIE : Margherita Patrizi (00°15’N 42°45’E, holotype mâle, MRAC) ; Alessandra province (00°30’N 42°46’E, III-1985, 2 paratypes femelles, coll. M. Lacroix) ; Mererey, Juba Valley (02°25’N 42°20’E, 1er semestre 1985, 3 paratypes femelles, coll. M. Lacroix).

melolonthoides

 Historique. – En 1867, dans son « Beitrag zur Insekten-Fauna von Zanzibar », Gerstaecker décrit Coniopholis melolonthoides sur un spécimen unique de 23 mm capturé à Uru (Novembre 1862). Contrairement au titre qui pourrait tromper, l’article de Gerstaecker est le résultat d’une expédition organisée par le Baron v. d. Decken, en 1862, dans l’Est africain (actuellement la partie côtière de la Tanzanie).

 En 1873, Gerstaecker fait paraître un ouvrage important sous le titre de : « Die Gliederthier-Fauna des Sansibar-Gebietes ». La description du taxon Coniopholis melolonthoides Gerst. est reprise sous le numéro 122 et illustrée par une figure (Taf. VI, fig. 8). L’exemplaire capturé à Uru est le seul mentionné.

 En 1894, dans un article intitulé « Uebersicht der Melolonthinen, Leucopholinen und Schizonychinen Africas », Kolbe décrit Cochliotis n. g. Leucopholinarum. Il y joint le taxon Coniopholis melolonthoides Gerst. qui devient ainsi l’espèce type de ce nouveau genre. Une clé de détermination permet de distinguer ce genre des autres genres africains de Leucopholini. Le genre Coniopholis Erichson appartient en fait à la tribu des Schizonychini et ne peut, en fait, héberger par ses caractères distinctifs le taxon melolonthoides décrit par Gerstaecker.

 En 1897, Kolbe fait paraître un fort ouvrage intitulé « Die Käfer Deutsch-Ost-Afrikas » qui est la synthèse de tout ce qui est connu à l’époque sur la région est-africaine. Le genre Cochliotis est cité, page 164, avec le taxon melolonthoides Gerstaecker. Les localités indiquées sont : Uru, Massai, Witu et Tana-Gebiet.

En 1898, Brenske décrit une deuxième espèce appartenant au genre Cochliotis : kolbei n. sp. (Länge 22, Breite 12 mill., ♂, Pare-Gebirge). Cet exemplaire unique provient des récoltes de Bennigsen dans l’Est africain.

En 2009, Lacroix décrit une troisième espèce : somaliensis n. sp. du sud-ouest de la Somalie. Le genre Cochliotis est révisé et les habitus des trois espèces sont illustrés.

somaliensis

kolbei

melolonthoides