Accueil > Melolonthinae > Afrique > Leucopholini Lepidomela

 Description (mâle). Taille entre 23 et 30 mm. Corps massif, peu allongé. Dessus brun rougeâtre uni à pilosité écailleuse et fine.

 Clypéus important, allongé ; côtés droits ou arrondis ; bord antérieur légèrement arrondi, non incisé, relevé (fig. 806). Sillon clypéo-frontal fin, peu marqué. Tête à ponctuation forte et serrée. Labre important, bien bilobé (fig. 807). Dernier article des palpes maxillaires court, dilaté (fig. 808). Mandibules importantes, bien visibles. Antennes de 10 articles ; article III non ou plus long que le IV. Massue de 3 articles assez courts.

 Pronotum peu transverse ; côté incurvés en partie antérieure ; angles antérieurs non saillants ; bord antérieur non marginé, cilié ; ponctuation fine, dense, serrée ; pilosité écailleuse régulière, assez abondante. Ecusson bien plus large que long, ponctué, écailleux.

 Elytres élargis avant l’apex, enveloppant bien les côtés de l’abdomen et recouvrant entièrement le propygidium ; suture peu ou pas rebordée ; pas de côtes élytrales ; calus non saillants ; dessus élytral aplati ; apex peu rentré ; ponctuation dense ; pilosité principale très fine, peu visible, abondante ; pilosité secondaire composée d’écailles plus fortes, peu abondantes sur tout le disque, formant une touffe sur les calus apicaux.

 Pygidium plus long que large (fig. 819). Propygidium caché par les élytres, sans sillon médian. Métépisterne large, écailleux (fig. 812). Métasternum écailleux avec en plus de longues soies peu denses. Ventrites à écaillure assez dense. Pas d’apophyse mésosternale.

 Protibia bidenté ; dents fortes, non aiguës (fig. 810). Eperon interne au niveau de la dent médiane. Protarse fort, peu allongé (fig. 813). Griffes fortes, allongées avec un denticule interne médian. Métafémur allongé. Métatibia à apex élargi, sans carène médiane transverse (fig. 815). Eperons apicaux longs, inégaux, l’interne plus long et plus élargi (fig. 817).

 Paramères courts à apex fortement recourbé en crochet (fig. 830).

Femelle : Peu différente du mâle. Assez difficile à différencier si ce n’est par : la massue antennaire plus courte ; dernier article des palpes maxillaires plus étroit (fig. 809) ; le pygidium moins allongé ; protibia plus court lobé avant la dent basale (fig. 811) ; protarse plus court (fig. 814) ; le métatibia plus dilaté à l’apex (fig. 816) ; l’éperon interne du métatibia plus dilaté (fig. 818).


2 espèces

 Lepidomela Kolbe, 1894a : 561.

 Lepidomela m. ; Kolbe, 1897 : 164.

 Lepidomela Kolbe ; Dalla Torre, 1912 : 180.

 Lepidomela Kolbe ; Gridelli, 1940 : 176.

 Lepidomela Kolbe ; Lacroix, 2009b : 52.

  Espèce type : Lepidomela cervina Kolbe, 1894 (monotypie).


Distribution. – Le genre Lepidomela est distribué dans l’Est africain : l’est de la Tanzanie, au Kenya (Lamu, Witu), en Ouganda ( ?), dans le sud de l’Ethiopie (provinces de Bale et de Sidamo) et le sud-ouest de la Somalie. Le genre comprend deux espèces : africana présente en Tanzanie, Kenya, Ouganda ( ?) et borana présente en Ethiopie et Somalie.

Discussion sur les espèces.  – L’examen des types des taxons africana Brenske et cervina Kolbe ne permet pas véritablement de les différencier et d’établir deux espèces distinctes comme l’affirmait Kolbe. De plus, l’examen de nombreux exemplaires de différentes régions de Tanzanie confirme l’appartenance de ces différentes populations à une seule espèce. Par contre, le taxon borana Gridelli présente de nombreuses différences avec africana-cervina qui permettent de le considérer comme bonne espèce.

africana, holotype mâle
MNHU

africana - mâle - femelle

cervina, lectotype mâle
MNHU

cervina, paralectotype femelle
MNHU

borana, mâle

borana, femelle

Clé des espèces

Ponctuation du clypéus ronde, espacée (fig. 823) ; côtés du clypéus assez droits (fig. 821) ; massue antennaire mâle un peu plus longue que le funicule (fig. 825) ; article antennaire III plus long que le IV ; dernier article des palpes maxillaires arrondi à l’apex (fig. 833) ; pronotum bien transverse (fig. 827) ; denticule interne des griffes peu allongé (fig. 829) ; dessus élytral avec de nombreuses écailles plus fortes ; dessus à aspect brillant ; Ethiopie, Somalie.   borana

Ponctuation du clypéus irrégulière, serrée, riduleuse (fig. 822) ; côtés du clypéus bien arrondis (fig. 820) ; massue antennaire mâle pas plus longue que le funicule (fig. 824) ; article antennaire III pas plus long que le IV ; dernier article des palpes maxillaires à apex acuminé (fig. 832) ; pronotum étroit (fig. 826) ; denticule interne des griffes allongé (fig. 828) ; dessus élytral avec de rares écailles fortes ; dessus à aspect terne ; Tanzanie, Kenya, Ouganda ( ?).   africana

Lepidomela africana (Brenske, 1892)
Types. – africana : Type au MNHU, Berlin. Holotype mâle (27 mm) avec les étiquettes suivantes : Senegal (m) // Lepidiota africana Brsk. (m) // Coll. Brenske (i) // Type (rouge) (i) // Holotypus, Lepidomela africana (Brenske, 1892) labelled by MNHUB 2009 (rouge) (i) (fig. 1290).

cervina : Type au MNHU, Berlin. Lectotype mâle (30 mm) avec les étiquettes suivantes : ♂ (i) // cervina Kolbe * (m) // Witu, Dana-Fl Denhardt. (verte) (i) // Type (rouge) (i) // Syntypus, Lepidomela cervina Kolbe, 1894 labelled by MNHUB 2009 (rouge) (i) // Lectotype (rouge) (i) // Lepidomela cervina Kolbe, Lectotype, M. Lacroix det. 2009 (m) // Lepidomela africana (Brenske), M. Lacroix det. 2009 (m) (fig. 1293).

 Deux paralectotpyes femelles avec les étiquettes suivantes : cervina Kolbe * (m) // Witu, Dana-Fl Denhardt. (verte) (i) // Type (rouge) (i) // Syntypus, Lepidomela cervina Kolbe, 1894 labelled by MNHUB 2009 (rouge) (i) // paralectotype (rouge) (i) // Lepidomela cervina Kolbe, paralectotype, M. Lacroix det. 2009 (m) // Lepidomela africana (Brenske), M. Lacroix det. 2009 (m) (fig. 1294).

 La description originale de Kolbe (1894, page 561) ne précisant pas le nombre d’exemplaires mâles et femelles sur un total de trois exemplaires examinés, de plus le taxon cervina étant l’espèce type du genre Lepidomela et non le taxon africana synonyme majeur de celui-ci, la désignation d’un lectotype mâle et de deux paralectotypes femelles par Lacroix (2009b) s’est avéré nécessaire pour clarifier et fixer la nomenclature.

Distribution. – TANZANIE : Bagamoyo (06°25’S 38°53’E, localité-type de africana, 6 mâles et 2 femelles, MNHU ; 1 femelle, Steudel, MNHU ; 1 mâle, R. Schaedle, MNHN) ; Morogoro (06°49’S 37°40’E, 1 mâle, MNHU) ; Usaramo-Uluguru (07°00’S 37°50’E, 7-I-1894, 1 mâle, Stuhlmann, rec., MNHU) ; Dar-es-Salaam (06°50'S 39°20'E, Dr. F. Stuhlmann, MNHU) ; Iringa (07°46’S 35°42’E, 60 km W, 6 ex., Werner rec. , coll. M. Lacroix) ; Zanguebar1 (1885, 2 mâles, R.P. Le Roy, MNHU ; 2 mâles, MNHN) ; Zanzibar (06°00’S 39°30’E, 1888, 1 mâles, de Beaufort, MNHN) ; Katona ( ?) (VI-1909, 1 mâle et 1 femelle, MNHU).

 KENYA : Lamu (02°16’S 40°54’E, 7 mâles et 1 femelle, MNHU) ; rivière Tana à Witu (02°23’S 40°27’E, 1 mâle et 2 femelles, série typique de cervina, Denhardt, MNHU) ; Mbungu (04°05’S 39°23’E, 1 mâle et 1 femelle, MNHU).

 OUGANDA ( ?) : sans localité (1 mâle, MNHU).

1. La localisation « Zanguebar » est vague et indique le nom utilisé anciennement pour la région s’étendant le long des côtes du Kenya et de la Tanzanie. Le Père Alexandre Le Roy (1853-1938), missionnaire et explorateur, a chassé dans cette zone et plus précisément dans la région de Morogoro en Tanzanie (voir l’ouvrage : Baur & Le Roy, 1886, A travers le Zanguebar, 367 pages, 45 gravures et une carte, Mame : Tours).


Lepidomela borana Gridelli, 1940
Type au Museo di Trieste. Holotype femelle (25 mm). Malca Guba, 18 marzo 1937.

Distribution. – ETHIOPIE : Malca (Melka) Guba (04°47’N 39°22’E, 18-III-1937, 1 femelle, Museo di Trieste) ; 25 km au sud de Yavelo, Sidamo (04°52’N 38°04’E, 29-IV-1998, 10 ex., Werner rec., coll. M. Lacroix) ; Wachile-Yavelo, Sidamo (04°30’N 39°00’E, 28-IV-1998, 1 femelle, Werner rec., coll. M. Lacroix).

SOMALIE : Dolo ; Alessandra, île sur le fleuve Giuba (00°30’N 42°03’E, IV-1937, 1 femelle, F. Bigi rec., Museo La Specola, Firenze).


Historique. En 1892, dans un article intitulé « Beitrag zur Kenntniss der Gattungen Lepidiota und Leucopholis », Brenske décrit le nouveau taxon Lepidiota africana (long. 26, lat. 14 mm. Senegal).

En 1894, dans un article intitulé « Uebersicht der Melolonthinen, Leucopholinen und Schizonychinen Africas », Kolbe décrit Lepidomela n. g. Leucopholinarum en y joignant la nouvelle espèce Lepidomela cervina qui devient ainsi l’espèce-type de ce nouveau genre (mâle, femelle, long. 31-32 mm, Ost-Africa, Tana-Fluss in Witu, Denhardt, trois exemplaires). La diagnose en latin et la description qui suit précisent bien les caractères du genre. Une clé de détermination permet de distinguer ce genre des autres genres africains de Leucopholini.

En 1894, dans « Coleopteren aus Afrika », Kolbe cite Lepidomela africana Brenske en indiquant que la localité-type de ce taxon n’est pas le Sénégal mais Bagamojo dans l’Afrique de l’Est et que l’examen des types africana et cervina souligne l’identité de ces deux espèces.

 En 1897, Kolbe fait paraître un fort ouvrage intitulé « Die Käfer Deutsch-Ost-Afrikas » qui est la synthèse de tout ce qui est connu à l’époque sur la région est-africaine. Le genre Lepidomela est cité, page 164, avec les taxons cervina (Tana-Fluss in Witu, Denhardt) et africana Brenske (Bagamoyo, Dar-es-Salaam : Dr. F. Stuhlmann). Le taxon africana est redécrit et comparé à cervina ce qui indique que Kolbe considère la non identité de ces deux espèces, contrairement à ce qu’il avait indiqué en 1894.

 En 1898, dans « Melolonthiden aus Afrika », Brenske cite Lepidomela africana de Dar-es-Salaam.

En 1912, dans son « Catalogue », Dalla Torre cite le genre Lepidomela Kolbe avec africana Brenske, 1892 (Ostafrika, nicht Senegal), et cervina Kolbe, 1894, synonyme mineur du précédent. Malheureusement le taxon africana Brenske se retrouve aussi cité parmi le genre Lepidiota Hope (page 170) avec la localité-type : « Senegal ».

En 1940, dans la partie « Coleoptera » de Missione Biologica nel paese dei Borana, Gridelli décrit Lepidomela borana n. sp. d’Abyssinie, sur une femelle (Malca Guba, 18 marzo 1937, 1 femelle in Museo di Trieste). Cet exemplaire est illustré planche XVI, figure 1. Les caractères ainsi utilisés pour différencier cette nouvelle espèce de « africana-cervina » ne peuvent être appliqués aux mâles. L’auteur indique qu’il n’a pas vu de différences entre africana et cervina d’après la littérature et les exemplaires en sa possession.

En 1979, Decelle cite Lepidomela ? borana Gridelli, 1939, de Somalie (Alessandra) (1 femelle, n° 6685, leg. F. Bigi, IV-1937, Museo Zoologico « La Specola » dell’Università di Firenze). Il indique dans une note : « Ce specimen est rapporté à L. borana avec un certain doute. Il diffère des autres exemplaires examinés appartenant à cette espèce par les côtés de son pronotum sans longues soies, la ponctuation et l’écaillure de dessus du corps plus denses et ses épipleures sans longues soies dressées, tout au plus avec quelques rares soies beaucoup plus courtes. En l’absence de mâle, il n’est pas possible de préciser si la femelle provenant de l’île d’Alessandra (Gelib) dans le Bas-Juba, dans le Sud de la Somalie, appartient à une espèce nouvelle ou à une forme locale de Lepidomela borana. La forme normale de cette espèce est connue des provinces de Bale et de Sidamo, dans le Sud de l’Ethiopie et atteint la Somalie à Dolo ».

En 2009, Lacroix fait paraître une « Révision du genre Lepidomela Kolbe ». Un lectotype est désigné pour Lepidomela cervina Kolbe. La synonymie entre les taxons africana Kolbe et cervina Kolbe est confirmée.


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