Description (mâle). – Corps assez allongé, peu massif. Taille entre 25 et 30 mm. Dessus brun orangé ou rougeâtre, uni, plus ou moins foncé, à fin revêtement écailleux uniforme et espacé.

 Clypéus deux fois plus large que long ; côtés bien arrondis ; bord antérieur bilobé, échancré au milieu (fig. 938). Sillon clypéo-frontal fin. Tête à ponctuation forte et ronde, à écaillure ovalaire. Labre important, fortement bilobé (fig. 940). Mandibules fortes. Dernier article des palpes maxillaires allongé, non fortement dilaté, fusiforme (fig. 966). Antennes de 10 articles ; les III et IV égaux (fig. 941). Massue de 3 articles, un peu plus longs ou plus courts que le funicule.

 Pronotum bien transverse ; côtés légèrement crénelés, incurvés en partie antérieure, non ciliés ; angles antérieurs peu prononcés ; bord antérieur cilié, fortement marginé ; ponctuation forte, enfoncée et espacée ; écaillure légèrement ovalaire, espacée. Ecusson plus large que long, peu ponctué.
 Elytres peu élargis avant l’apex, à côtés présentant une gouttière latérale plus ou moins forte ; suture fortement rebordée ; côtes élytrales légèrement marquées ; écaillure principale ovalaire régulièrement répartie avec quelques écailles plus fortes et allongées (fig. 946) ; calus apicaux légèrement saillants ; apex élytral fortement rentré.
 Propygidium sans sillon longitudinal médian. Pygidium aussi large que long, arrondi à l’apex (fig. 962). Métasternum à forte villosité fauve. Métépisternes larges, écailleux et villeux. Pas d’apophyse mésosternale. Ventrites à revêtement écailleux peu dense, avec quelques longs cils sur le ventrite V.

 Protibia tridenté, dent basale très faible (agilis) ou prononcée (excavata, kivuensis, leonina), dent apicale courte et courbe (fig. 947). Eperon interne situé entre les dents basale et médiane. Protarse long à articles I et II longs (agilis) ou courts. Griffes courtes, courbes avec un fort denticule interne (fig. 953). Métafémur allongé. Métatibia long, étroit, à apex élargi, avec une carène médiane oblique plus ou moins entière ; éperons apicaux inégaux, fins (fig. 949). Métatarse allongé, l’article I pas plus long que les suivants.

 Femelle : Forme plus massive, d’aspect moins allongé. Elle se distingue du mâle par les caractères suivants : massue antennaire plus courte (fig. 942) ; protibia à dents plus fortes dont la basale (fig. 948) ; éperon interne du protibia plus allongé ; article I du protarse allongé (fig. 952) ; pygidium plus large que long ; métatibia plus fort, plus élargi à l’apex (fig. 945) ; éperons apicaux plus forts avec l’interne bien dilaté (fig. 950) ; ventrites plus bombés ; métafémur dilaté ; métatarse court à article I plus long que le II.

4 espèces

 Spaniolepis Kolbe, 1894 : 562 (Leucopholinarum).

 Spaniolepis Kolbe ; Dalla Torre, 1912 : 180.

 Spaniolepis Kolbe ; Kolbe, 1914 : 352.

 Spaniolepis Klb. ; Burgeon, 1946 : 350.

 Spaniolepis Kolbe ; Ferreira, 1965 : 1222.

 Spaniolepis Kolbe ; Decelle, 1969 : 78.

 Spaniolepis Kolbe ; Lacroix, 2009c : 64.

  Espèce type : Spaniolepis excavata Kolbe, 1894 (monotypie).

Clé des espèces du genre Spaniolepis (mâles)

1.- Protarse mâle très allongé (deux fois la longueur du protibia) (fig. 960) ; dent interne des griffes en position légèrement apicale (fig. 953) ; pygidium avec une bosse centrale vers l’apex, celui-ci fin et assez pointu (fig. 962) ; dent basale du protibia mâle peu distincte (fig. 956) ; suture élytrale et côtés bordés de noir ; bord antérieur du clypéus bien incisé au milieu (fig. 939) ; pronotum très transverse  agilis

— Protarse mâle plus court (1,2 à 1,5 la longueur du protibia) ; dent interne des griffes en position médiane (fig. 954) ; pygidium normalement convexe, arrondi largement à l’apex (fig. 963) ; dent basale du protibia mâle bien distincte (fig. 957) ; suture et côtés de la même couleur que le disque élytral ; bord antérieur du clypéus peu incisé au milieu (fig. 938) ; pronotum peu transverse   2

2.- Dernier article des palpes maxillaires élargi (fig. 973) ; avant-corps brun rougeâtre et élytres jaune paille ; articles II-IV du protarse longs (fig. 976) ; bord antérieur du pronotum finement marginé (fig. 972) ; massue antennaire plus longue que le funicule (fig. 974) ; protarse 1,5 fois plus long que le protibia ; écaillure du dessus très fine, peu visible à l’œil nu (fig. 980) ; Afrique occidentale   leonina

— Dernier article des palpes maxillaires fin (fig. 967) ; corps uni, entièrement brun foncé rougeâtre ; articles II-IV du protarse courts (fig. 961) ; bord antérieur du pronotum largement marginé ; massue antennaire pas plus longue que le funicule (fig. 941) ; protarse 1,2 fois plus long que le protibia ; écaillure du dessus plus forte, bien visible à l’œil nu ; Afrique centrale   3

3.- Angles antérieurs du pronotum arrondis et non prononcés (fig. 964) ; massue antennaire bien plus courte que le funicule ; dernier article du palpe maxillaire légèrement élargi, fusiforme (fig. 966) ; apex des paramères court et arrondi (fig. 969)   excavata

— Angles antérieurs du pronotum plus aigus et prononcés (fig. 965) ; massue antennaire aussi longue que le funicule ; dernier article du palpe maxillaire allongé et très fin (fig. 967) ; apex des paramères prolongé en lobe redressé (fig. 970)   kivuensis

agilis, holotype mâle, British museum

agilis, femelle

excavata - mâle - femelle

kivuensis, holotype mâle, MRAC

planata, holotype femelle, MRAC

leonina - lectotype mâle - paralectotype femelle - British museum

Discussion sur les espèces.  – Le genre Spaniolepis comprend quatre espèces : agilis (Arrow), excavata Kolbe, kivuensis Burgeon et leonina (Arrow).

Le taxons agilis avait été décrit par Arrow parmi le genre Lepidiota Hope, 1837. Le taxon leonina, décrit aussi de Sierra Leone par Arrow en 1943 parmi le genre Lepidiota, est considéré par Decelle (1969), sur la base de la description originale, comme appartenant au genre Spaniolepis. La non disponibilité du type lors de l’étude de Lacroix (2009) ne permettait pas de confirmer cette appartenance. Depuis, l’examen de la série type, présente au BMNH, permet d’affirmer l’appartenance de ce taxon au genre Spaniolepis. Il était de notoriété que Arrow était, surtout à la fin de sa carrière d’entomologiste, un « regroupeur » en ce qui concerne les genres. Par exemple, il considérait ainsi le genre Eulepida Kolbe, 1894, incluant 20 espèces africaines, comme synonyme du genre Lepidiota Hope, 1837, regroupant 200 espèces asiatiques.

Le taxon kivuensis Burgeon, considéré comme sous-espèce de excavata Kolbe par Burgeon son auteur et ensuite par Decelle (1969), est en fait une bonne espèce localisée dans la région du Kivu le long des grands Lacs.

Le taxon kameruna décrit par Moser en 1913 comme un Spaniolepis, appartient en fait au genre Camerunopholis Lacroix, 2002.

Spaniolepis agilis (Arrow, 1943)
Types. – agilis : Type au BMNH, Londres. Holotype mâle (25 mm) avec les étiquettes suivantes : Gold Coast, 1913, A.E. Evans (i) // Type (ronde, rouge) (i) // Lepidiota agilis Arrow, type (m) // Spaniolepis agilis (Arrow), M. Lacroix det. 2009. Edéage disséqué et collé sur paillette (fig. 1323).

 planata : Type au MRAC, Tervuren. Holotype femelle (28 mm) avec les étiquettes suivantes :  Typus sp. planata Burg. (rouge) (i) // Coll. Mus. Congo, A.O.F. : Macenta, IV-1934 (don A. Dufresne) (m) // Spaniolepis planata Type Burg (m) (fig. 1328).

Distribution. – SIERRA LEONE : Nyala ( ?) (VI-1930, 1 femelle, Hargreaves, BMNH).

GUINÉE : Macenta (08°49’N 09°41’W, IV-1934, 1 femelle, A. Dufresne, MRAC) ; Sérédou (08°35’N 09°30’W, XI-1959, 1 femelle, R. Pujol rec.) ; Yalanzou, Mt Nimba (07°37’N 08°25’W, VI-1942, 1 mâle, M. Lamotte, MNHN) ; Forécaria.

CÔTE D’IVOIRE : Niabley (Niablé), près de Abengourou (06°39’N 03°16’W, XI-1962, 1 femelle, J. Decelle rec., MRAC) ; Divo (05°50’N 05°23’W, V-1963, 1 mâle, J. Decelle rec., MRAC). Afrique occidentale (1 ex., MNHN).

GHANA : Gold Coast (2 mâles syntypes, 1913, A.E. Evans, BMNH).

Spaniolepis excavata Kolbe, 1894
Type au MNHU, Berlin. Holotype femelle (30 mm) avec les étiquettes suivantes : W. Afrika, Malange, Buchner S. (bleue) (i) // 65118 (i) // Type (rouge) (i) // texte manuscrit descriptif de quatre lignes en petite écriture non lisible (m) // Holotypus, Spaniolepis excavata Kolbe, 1894, labelled by MNHUB 2009 (rouge) (i).

Distribution. – RPC (Brazzaville) : Moyen Congo (AEF), grande forêt de Mayombe (04°30’S 12°00’E, 1937, 1 ex., Aubert de la Rüe, MNHN).

RDC (Zaïre) : Flandria (= Boteka, Equateur) (00°19’S 19°06’E, X-1931, 1 mâle, R.P. Hulstaert, MRAC) ; Yangambi (prov. Orientale) (00°40’N 24°30’E, II-1939, Brouwers, MRAC) ; Komi (Kasai oriental) (03°22’S 23°46’E, X-1929, Ghesquière, MRAC) ; Kamina (Katanga) (08°42’S 25°00’E, 1930, Massart, MRAC ; Kaniama (Katanga) (07°30’S 24°10’E, 1931, Massart, MRAC) ; Kafakumba (Katanga) (09°41’S 23°44’E, IV-1933/I-1934, Overlaet, MRAC) ; Dilolo (Katanga) (10°40’S 22°20’E, X-1933, De Saeger, MRAC) ; Luashi (Katanga) (10°55’S 23°37’E, XI-1937, Freyne, MRAC) ; Kolwezi (Katanga) (10°40’S 25°30’E, 30-III-1967, 1 femelle, coll. M. Lacroix) ; Kaswabilienga, 700 m (4-XI-1947, 1 mâle, Mission G.F. de Witte, MNHN) ; Mokoto (Katanga) (10°58’S 22°51’E, 2 ex., coll. G. Babault, MNHN).

ANGOLA : Malange (province) (08°10’S 19°10’E, localité type, 1 femelle, S. Buchner, MNHU).

ZAMBIE : Nchila game reserve, Ikelenge (11°10’S 24°15’E, 6/8-XII-2002, 8 ex., Werner rec., coll. M. Lacroix) ; Nchila, Ikelenge (11°10’S 24°15’E, 13/16-XI-2003, 21 ex., Werner & Smrz, coll. M. Lacroix) ; 20 km NW Mwinilunga (11°45’S 24°25’E, 12/13-XI-2003, 6 ex., Werner & Smrz, coll. M. Lacroix). 35 exemplaires au total. Localités au nord-ouest de la Zambie, près des frontières de la RDC et de l’Angola.

Spaniolepis kivuensis Burgeon, 1946
Type au MRAC, Tervuren. Holotype mâle (26 mm) avec les étiquettes suivantes : Typus excavata Klbe ssp. Kivuensis B. (rouge) (m) // Musée du Congo, Kivu, IX-X.1925, S.A.R. Prince Léopold (i) // R. DET. PP. 2171 (i) // Spaniolepis excavata Klb ssp kivuensis Burg. (m). Edéage disséqué et monté sur paillette (fig. 1327).

Distribution. – RDC (Zaïre) : Province du Nord Kivu, Lubero (00°10’S 29°15’E, localité-type, 1 mâle, X-1925, Prince Léopold, MRAC) ; Pied du Niragongo (= Nyiragongo), 1800 m (01°52’S 29°25’E, 5-X-1907, Dr. Schubotz, MNHU) ; Niragongo (= Nyiragongo), 3000 m (01°52’S 29°25’E, 5-X-1907, 1 mâle, Exped. Herzog, Adolf Friedrich z. Mecklenburg, MNHU) ; Lac Kivu, rive nord (01°35’S 29°10’E, Stegmann & Stein, MNHU) ; Lac Kivu, île Kwidjwi (= Idjwi) (02°00’S 29°10’E, XI-1907, 2 mâles et 2 femelles, S.V. Grauer, MNHU) ; Albertville (= Kalemi), concession Tilman, bord du lac Tanganyika (05°50’S 29°12’E, 22-VII-1936 au 24-XII-1939, 1 mâle, R. Votion, MRAC).

Spaniolepis leonina (Arrow, 1943)
Type au BMNH, Londres. Lectotype (présente désignation) mâle (28 mm) avec les étiquettes suivantes : 6846 (recto) Sierra Leone (verso) (ronde) (m) // Type (ronde, rouge) (m) // ♂ (i) // Lepidiota leonina, Arrow, type (m) // Lectotype (rouge) (i) // Spaniolepis leonina (Arrow), Lectotype ♂, M. Lacroix det., 2009 (i).

 Deux paralectotypes femelles avec les indications suivantes ; femelle (29 mm) : 6846 (recto) Sierra Leone (verso) (ronde) (m) //  ♀ (i) // Lepidiota leonina, Arrow, co-type (m) // Paralectotype (rouge) (i) // Spaniolepis leonina (Arrow), Paralectotype ♀, M. Lacroix det., 2009 ; femelle (28 mm) : ♀ (i) // cotype (i) // Africa Occid (m) // Fry Coll. 1905-100. (i) // Lectotype (rouge) (i) // Spaniolepis leonina (Arrow), Paralectotype ♀, M. Lacroix det., 2009 (i).

 La désignation d’un lectotype (fig. 1329) est nécessaire pour clarifier et fixer la nomenclature.

 Distribution. – SIERRA LEONE (1 mâle et 1 femelle, BMNH). Afrique occidentale (1 femelle, BMNH).

leonina

 Historique. – En 1894, dans un article intitulé « Uebersicht der Melolonthinen, Leucopholinen und Schizonychinen Africas », Kolbe décrit Spaniolepis n. g. Leucopholinarum avec Spaniolepis excavata n. sp. (Long. corp. 30 mm. Malange, in Innern von Angola, ein Exemplar von Dr M. Buchner).

 En 1912, dans son « Catalogue », Dalla Torre cite Spaniolepis Kolbe, 1894 avec excavata Kolbe, Angola.

 En 1913, Moser décrit Spaniolepis kameruna n. sp. (femelle, Kamerun, Bakossi Berge, Long. 30 mill.). Cette nouvelle espèce est longuement comparée à S. excavata Kolbe.

 En 1914, dans un ouvrage reprenant les résultats de l’expédition allemande en Afrique centrale (1907-1908) (fascicule 3 – Scarabaeiden, 160 pages), Kolbe cite Spaniolepis excavata Kolbe avec les nouvelles localités de récolte suivantes : Ruanda (rive nord de la « Kiwu-Sees », au pied du Niragongo, 1800 m, 5 octobre 1907, Dr. Schubotz ; à Kissenji, rive nord de la « Kiwu-Sees », v. Stegmann & Stein). Mâles et femelles de 27 à 31 mm.

 En 1943, Arrow décrit Lepidiota agilis sp. n. (26-29 mm, 2 mâles pris en 1913 sur la Gold Coast, A.E. Evans, 1 femelle étiquetée « W. Africa »). Il décrit également Lepidiota leonina sp. n. (26-31 mm, Sierra Leone, 2 mâles et 3 femelles).

 En 1946, dans une révision des Melolonthini et Pachydemini du Congo belge, Burgeon redécrit le genre Spaniolepis Klb. avec les espèces excavata Klb. (nombreuses localités citées), excavata ssp. nov. kivuensis (Lubero, V-29, Mme Van Riel ; Kivu, X.25, S.A.R. Prince Léopold) et planata nov. sp. (une femelle, 28 mm, de l’A.O.F. : Macenta, IV-34, don Dufrasne).

 En 1965, dans « Catalogo dos Coleopteros de Angola », Ferreira cite Spaniolepis excavata Kolbe de la « Província de Angola ».

 En 1969, Decelle place Lepidiota agilis Arrow, 1943, dans le genre Spaniolepis Kolbe, 1894 (comb. nov.) et met en synonymie Spaniolepis planata Burgeon, 1946, avec cette espèce (Syn. nov.). Il indique que le taxon agilis Arrow, tout comme Lepidiota leonina Arrow, 1943, appartient en réalité au genre Spaniolepis en raison, notamment, de l’absence de saillie métasternale et de sa forme cylindrique. Il indique de nouvelles localités pour S. agilis (Arrow) : Côte d’Ivoire (Niabley, XI-1962, 1 femelle ; Divo, V-1963, 1 mâle).

 En 2009, dans sa révision des genres Spaniolepis et Camerunopholis, Lacroix élève au rang d’espèce le taxon kivuensis Burgeon établi par cet auteur comme sous-espèce de excavta Kolbe.

excavata, mâle

 Distribution. – Le genre Spaniolepis Kolbe est présent dans l’ouest africain (Guinée, Sierra Leone, Ghana, Côte d’Ivoire) et en Afrique centrale (RPC Brazzaville, RDC Zaïre, Angola, nord de la Zambie.