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Description (mâle). – Corps peu allongé, assez ovalaire (fig. 903). Taille entre 17 et 26 mm. Dessus brun foncé noirâtre à revêtement écailleux rond ou ovalaire assez dense.

Clypéus court, bien transverse ; côtés droits ; bord antérieur sinué ; disque légèrement concave (fig. 904). Sillon clypéo-frontal bien indiqué, largement arrondi. Tête à ponctuation forte et serrée, à écaillure dense. Labre aplati, bilobé (fig. 921). Mandibules peu importantes. Dernier article des palpes maxillaire fusiforme, non dilaté (fig. 919). Antennes de 10 articles ; les III-IV longs, égaux ; les VI-VII courts, avec une légère apophyse. Massue de 3 articles, bien plus longue que le funicule (fig. 906).

Pronotum peu transverse, un peu plus large que long (rapport 1,6) (fig. 922) ; côtés formant un angle prononcé en leur milieu, finement ciliés ; angles antérieurs aigus et prononcés ; bord antérieur non marginé, cilié ; ponctuation forte et confluente ; écaillure forte et dense, laissant nue une (ou trois) bande longitudinale médiane et deux bandes latérales. Ecusson aussi large que long, écailleux.

Elytres à côtés arrondis, non élargis avant l’apex, avec une gouttière latérale assez forte ;  suture bien rebordée ; côtes élytrales fortes, régulières, bien saillantes ; écaillure dense, disposée entre les côtes ; calus non saillants ; apex élytral droit, peu rentré.

Propygidium sans sillon longitudinal médian. Pygidium aussi long que large, apex arrondi, écailleux (fig. 918). Métasternum écailleux et villeux. Présence d’une longue apophyse mésosternale (fig. 930). Métépisternes villeux. Ventrites à revêtement écailleux.

Protibia allongé, bidenté ; dent basale très faible, proche de l’apicale ; celle-ci peu allongée (fig. 908). Eperon interne court. Protarse peu allongé, à article I court, pas ou à peine plus long que le II. Griffes des tarses allongées avec un court denticule à la base (fig. 912). Métafémur allongé (fig. 931). Métatibia fin et long, non élargi à l’apex, sans carène médiane oblique (fig. 914) ; éperons apicaux fins, l’interne un peu plus long (fig. 916). Métatarse court, pas plus long que le métatibia, à article I pas plus long que le II.

 Femelle : Forme plus ovalaire ; plus élargie avant l’apex élytral. Elle se distingue du mâle par les caractères suivants : écaillure du dessus plus forte ; massue antennaire bien plus courte, pas plus longue que le funicule (fig. 907) ; côtés du clypéus bien arrondis (fig. 905) ; pronotum plus transverse ; protibia à dent apicale plus allongée et basale forte (fig. 910) ;  métafémur dilaté (fig. 932) ; apex du métatibia plus élargi (fig. 915) et éperons apicaux légèrement dilatés (fig. 917) ; tous les tarses plus courts ; griffes des tarses courtes, plus courbes, avec un denticule interne en position médiane (fig. 913).

4 espèces

Rhabdopholis Burmeister, 1855 : 290.

Rhabdopholis Burmeister ; Dohrn, 1863 : 331.

Rhabdopholis Burmeister ; Dohrn, 1868 : 397.

Rhabdopholis Burmeister ; Gemminger & Harold, 1869 : 1162.

Rhabdopholis Burm. ; Brenske, 1892b : 158.

Rhabdopholis Burm. ; Kolbe, 1894a : 566 (Schizonychinae).

Rhabdopholis Burm. ; Brenske, 1896a : 355.

Rhabdopholis Burm. ; Péringuey, 1904 : 273 (Schizonychides Psilonychides).

Rhabdopholis Burm. ; Dalla Torre, 1912 : 166.

Rhabdopholis ; Arrow, 1943 : 779 (proche de Stephanopholis).

Rhabdopholis Burm. ; Decelle, 1968c : 62.

Rhabdopholis Burmeister, 1855 ; Harrison, 2004 : 41.

  Espèce type : Rhabdopholis albostriata Burmeister, 1855.

Haplobrachium Boheman, 1857 : 82.

Haplobrachium Boheman ; Dohrn, 1863 : 331 (synonymie avec Rhabdopholis).

Haplobrachium Boheman ; Dohrn, 1868 : 397.

Haplobrachium Bohem. ; Gemminger & Harold, 1869 : 1162.

Haplobrachium Bohem. ; Péringuey, 1904 : 273 (synonyme).

Haplobrachium Boh. ; Dalla Torre, 1912 : 166 (synonyme).

Haplobrachium Boheman ; Harrison, 2004 : 41 (synonyme).

  Espèce type : Haplobrachum costipenne Boheman, 1857 (priorité de page).


Distribution. – Le genre Rhabdopholis, comprenant quatre espèces, est endémique à l’Afrique australe (Afrique du Sud : Cape province, KwaZulu-Natal, Limpopo, Mpumalanga ; sud du Mozambique : Delagoa Bay) (figure 937).

Clé des espèces du genre

1.-  Tête et pronotum présentant une ligne longitudinale médiane non écailleuse (fig. 922) ; dent basale du protibia mâle assez distincte (fig. 908)   2

— Tête et pronotum présentant trois lignes longitudinales médianes non écailleuses (fig. 923) ; dent basale du protibia mâle très peu distincte (fig. 911)   3

2.- Grande taille : 21-26 mm ; écaillure du pronotum plus fine et ovalaire ; écaillure de l’écusson pas plus dense que celle du pronotum (fig. 924) ; écaillure élytrale pas plus dense sur les bords externes (fig. 928) ; dent apicale du protibia mâle courte et peu courbe (fig. 908) ; apex des paramères carré (fig. 934)   costipennis

— Taille plus petite : 17-20 mm ; écaillure du pronotum forte et arrondie ; écaillure de l’écusson plus forte et très dense (fig. 926) ; écaillure élytrale très dense sur les bords externes (fig. 929) ; dent apicale du protibia mâle plus allongée (fig. 909) ; apex des paramères arrondi (fig. 935)   margaretae

3.- Ecusson fortement écailleux (fig. 925) ; apex des paramères à bords latéraux anguleux (fig. 933) ; forêt côtière de l’Eastern Cape et du Natal   albostriata

— Ecusson faiblement écailleux (fig. 927) ; apex des paramères à bords latéraux largement arrondis (fig. 936) ; Limpopo province   robertsi


costipennis, mâle

margaretae, mâle

Rhabdopholis albostriata Burmeister, 1855
Type au MLUH, Halle. Lectotype mâle avec les étiquettes suivantes : albolineata, GM, Caffr. Ppp. // MLU Halle, WB Zoologie, S-Nr. 813113, T.-Nr. (K. Schneider label, 2002) // Rhabdopholis albostriata, Burmeister, 1855, des. J. du Harrison 2003, Port Natal.

 Un paralectotype femelle au MLUH, désigné par Harrison en 2004.

Distribution. – AFRIQUE DU SUD (Natal) : PineTown (29°50’S 30°52’E, 1 mâle, XI-1884, J.H. Bowker, MNHU) ; Durban (29°51’S 31°01’E, SAMC, BMNH, MNHU) ; Port Natal (= Durban, 1 mâle, Goudat, MNHU) ; Umkomaas River Valley (30°12’S 30°49’E, 2 mâles, coll. Breuning, MRAC) ; Umdoni Park (30°24’S 30°41’E, 2 ex., coll. Evans, LACM) ; Weza, lower Stinkwood forest (30°34’S 29°43’E) ; Weza, Bangani Forest (30°38’S 29°39’E) ; Malvern (30°35’S 29°50’E) ; Umtentwini (30°38’S 30°23’E) ; Port St Johns, Pondoland (31°38’S 29°32’E, 2 mâles, R.E. Turner, BMNH) ; Natal (1892, 1 mâle, ex Mus. Bates, MNHN ; 1 mâle, coll. Pic, MNHN ; 1 mâle, coll. Sharp, MNHN). Nombre d’exemplaires : 160 mâles et 14 femelles.

Rhabdopholis costipennis (Boheman, 1857)
Type au NHRS, Stockholm ( ?). Matériel typique de Boheman non retrouvé au NHRS (Harrison, 2004 : 50). Etiquettes sans doute enlevées.

Distribution. – AFRIQUE DU SUD (Eastern Cape Province, Natal) : Dukuduku Forest (28°23’S 32°23’E) ; Eshowe (28°54’S 31°28’E) ; Northdene Station (29°52’S 30°53’E) ; Malvern (30°35’S 29°50’E) ; Port Shepstone (30°45’S 30°27’E) ; Port St Johns (31°38’S 29°32’E) ; Coffee Bay (= Port St Johns) ; St John’s River (31°38’S 29°32’E) ; Dweza, The Haven (32°14’S 28°54’E) ; Natal ; Zululand.

MOZAMBIQUE  : Delagoa Bay (= Lourenço Marques) (26°00’S 32°40’E, 1 mâle, BMNH).

Nombre d’exemplaires : 31 mâles et 15 femelles.

Rhabdopholis margaretae Harrison, 2004
Type au TMSA, Pretoria. Holotype mâle avec les labels suivants : South Africa, Natal, Empangeni, 28.44S, 31.54E, 09.xi.1980, R. Oberprieler. 9 paratypes mâles et 10 paratypes femelles au TMSA, DMSA, SAMC, MNHN, SANC.

Distribution. – AFRIQUE DU SUD (Natal) : Empangeni (28°44’S 31°54’E, Holotype et paratypes, 1980, R. Oberprieler, TMSA) ; Kranskop (27°38’S 29°38’E, TMSA) ; St. Lucia Lake (28°00’S 32°30’E, DMSA) ; N’Kandhla Forest (28°43’S 31°08’E, SAMC) ; Louw’s Creek near Barberton (25°38’S 30°50’E, SANC) ; Zululand (I.P. Ayon, Dr. Martin, 3 mâles, 7 femelles, MNHN). Nombre d’exemplaires : 10 mâles et 10 femelles.

Rhabdopholis robertsi Harrison, 2004
Type au TMSA Pretoria. Holotype mâle avec les labels suivants : Woodb [ush] Vill.[age], 3-17 Dec. 1907, C.J. Swierstra. 14 paratypes mâles et 6 paratypes femelles au TMSA, MNHU, SANC.

Distribution. – AFRIQUE DU SUD (Transvaal, Limpopo) : Woodbush Village (23°47’S 30°04’E, holotype, TMSA) ; Woodbush Forets (LACM, TMSA) ; Zoutpansberg (23°53’S 29°53’E, 4 mâles, MNHU ; 1 mâle, TMSA) ; Moorddrift (24°23’S 28°53’E, TMSA) ; Ebenezer Dam (23°55’S 29°58’E, 1 femelle, SANC) ; Bergvliet Forest (25°05’S 30°54’E, SANC) ; Mariepskop (24°35’S 30°50’E, 1 mâle, 1 femelle, USNM) ; Haenertsburg (23°53’S 29°53’E, 1 mâle, TMSA). Nombre d’exemplaires : 15 mâles et 6 femelles.

Historique. – En 1855, Burmeister décrit le nouveau genre Rhabdopholis avec le nouveau taxon albo-striatus sur des exemplaires mâles et femelles provenant de la région des Caffres.

En 1857, Boheman décrit le nouveau genre Haplobrachium avec les nouvelles espèces costipenne (27 mm, habitat in Caffraria) et sulcipenne (21 mm, habitat ad Portum Natalensem).

En 1863, Dohrn met en synonymie les genres Rhabdopholis Burmeister et Haplobrachium Boheman. Il indique comme bonnes espèces : 1. Rhabdopholis albostriata Burm. (Haplobrachium costipenne Boh.), 2. Rhabdopholis sulcipennis Boh. (Haplobr.).

En 1868, Dohrn apporte une rectification à sa mise en synonymie de 1863. Il indique que c’est sulcipenne Boh. qui doit être mis en synonymie avec albostriata Burm. et non costipenne Boh. comme dit précédemment.

En 1892, Brenske décrit le nouveau taxon Rhabdopholis melolonthoides (17-19 mm, mâles). Un des exemplaires examiné portait l’indication « Süd America » (Leipzig), un autre l’indication « Manila » (Mus. Dresden). L’auteur doute de l’appartenance à une de ces régions et indique qu’elle est plutôt originaire d’Afrique du Sud par sa ressemblance avec les espèces du genre Rhabdopholis Burm. et plus particulièrement avec sulcipennis.

En 1894, dans son « Beiträge zur Kenntniss der Melolonthiden », Kolbe intègre le genre Rhabdopholis Burm. au sein d’un Synopsis des genres de Schizonychinae en indiquant comme caractère principal différentiel des autres genres la présence d’une longue apophyse mésosternale.

En 1896, Brenske, dans une note infrapaginale, apporte quelques critiques au travail de Kolbe (1894). Entre autres, il souligne que le genre Rhabdopholis Burm., par de nombreux caractères, ne peut être placé parmi les Schizonychiden mais plutôt parmi les Leucopholiden.

En 1896, Péringuey décrit, dans le genre Rhabdopholis Burm., le taxon irrorata n. sp. (15 mm, femelle inconnue, Transvaal : Leydenburg). Il compare cette nouvelle espèce avec le taxon albostriata Burm.

En 1904, dans son « Catalogue of the Coleoptera of South Africa », Péringuey redécrit, parmi les Schizonychides, sous-groupe « Psilonychides », le genre Rhabdopholis Burm. (= Haplobrachium Bohem.) comprenant trois espèces : costipennis Bohem. (23-28,5 mm, Cape Colony : Port St-John, Natal : Durban ; plate XLIII, fig. 23), albostriata Burm. (21-22,5 mm,  Natal : Durban ; plate XLIII, fig. 22) et irrorata Péring. (décrite en 1896, 14,5-15,5 mm, Transvaal : Lydenburg, Potchefstroom). Ces trois espèces sont différenciées par une clé. D’après Péringuey, les « Psilonychides » se distinguent des Schizonychides vrais par la forme du clypéus (côtés droits, bord antérieur sinué). Le genre Rhabdopholis se différencie des autres Psilonychides par la présence d’une longue apophyse mésosternale (absente chez tous les autres représentants de la tribu des Schizonychini).

En 1912, dans son « Catalogue », Dalla Torre cite Rhabdopholis Burm. (= Haplobrachium Boh.) avec les espèces albostriata Burm. (Port Natal ) (= sulcipennis Boh.), costipennis Boh. (Port Natal, Kapkolonie), irrorata Péring. (Transvaal) et melolonthoides Brenske (Patria ?). Il faut souligner que, par la suite, le taxon melolonthoides Brenske, 1892, a été mis en synonymie avec Stephanopholis philippinensis Brenske, 1896, par Itoh en 1992 (Lamellicornia, 8 : 7-8).

En 1943, Arrow indique que le genre Rhabdopholis est bien isolé des autres genres de Melolonthinae africains, mais qu’il semble proche du genre Stephanopholis regroupant des espèces asiatiques.

En 1968, Decelle discute des assertions de Brenske (1896) et Arrow (1946) notant la parenté de Stephanopholis Brenske avec le genre sud-africain Rhabdopholis Burm. Decelle indique que le rapprochement de ces deux genres est uniquement basé sur une ressemblance artificielle conférée par la striation bien marquée des élytres. Le genre Stephanopholis regroupe deux espèces des Philippines et trois espèces de Ceylan. Decelle indique aussi que la position systématique de Rhabdopholis reste mal définie et que certains auteurs le classe parmi les Schizonychini. Il souligne aussi que les édéages mâles des Stephanopholis asiatiques et des Rhabdopholis sud-africains diffèrent en tous cas très sensiblement.

En 2004, Harrison révise le genre Rhabdopholis Burmeister. Quatre espèces sont incluses dans ce genre : R. albostriata Burmeister, R. costipennis Boheman, et deux nouvelles espèces : R. robertsi, R. margaretae. Le taxon Rhabdopholis irrorata Péringuey, 1904, est retiré du genre Rhabdopholis et placé comme incertae sedis, avec toutefois le sentiment qu’il devrait appartenir à un nouveau genre. Des lectotypes et paralectotypes sont désignés pour albostriata (LT et un PLT) et irrorata (LT et 2 PLT). Le placement tribal de Rhabdopholis et ses similarités avec les autres taxons africains (dont Afrolepis) est commenté. L’appartenance du taxon melolonthoides Brenske, 1892, au sein du genre asiatique Stephanopholis Brenske est discutée. L’article est illustré par sept groupes de figures (dont une carte de répartition). Une clé de répartition permet de distinguer les quatre espèces du genre.

costipennis, mâle