Aegostheta

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Description. – Taille : 13 à 33 mm. Corps massif, élargi. Avant-corps assez pileux ; élytres à pilosité plus courte et souvent bien moins abondante.

Clypéus plus ou moins transverse, à bord antérieur arrondi ou assez droit, non incisé en son milieu, à côtés droits ou arrondis. Clypéus et front sur le même plan. Sillon clypéo-frontal fin, non caréné, quelquefois absent. Pas de carène frontale. Ponctuation de la tête forte, souvent granuleuse ou râpeuse. Canthus oculaire présent. Yeux forts. Labre large, largement sinué ou échancré à l’apex (fig. 1001). Palpes labiaux insérés latéralement. Antennes de 10 articles, le dernier article avant la massue souvent prolongé en lame (fig. 978). Massue antennaire allongée, bien plus longue que le funicule (fig. 974) comprenant 3, 5 ou 6 articles.

Pronotum transverse à angles antérieurs prononcés ; bord antérieur avec une bande membraneuse ; angles postérieurs quelquefois saillants. Disque convexe, à ponctuation forte et dense ; pilosité plus ou moins dense, plus abondante sur les côtés. Ecusson fort, à apex arrondi.

Elytres à côtés subparallèles, non élargis avant l’apex ; suture élytrale rebordée ; côtes élytrales distinctes. Calus huméraux légèrement marqués, les apicaux non. Disque à ponctuation irrégulière, forte, confluente. Côtés élytraux rebordés. Pygidium aussi ou plus large que long ; à pilosité assez dense, courte, non dressée. Hanches antérieures transversales. Métasternum fortement villeux. Métépisterne large. Epimère métathoracique important (fig. 1003). Ventrites à pilosité assez dense.

Protibia tridenté (fig. 988), avec ou sans éperon interne. Tarses à articles non élargis, sans touffes de soies en dessous. Griffes des tarses courbes, non bifides, avec un denticule interne près de la base, plus important sur l’une des griffes (l’interne pour le protarse, l’externe pour les autres tarses) (figs. 1004-1006). Métafémur allongé. Métatibia allongé, peu élargi à l’apex, avec ou sans carène transverse (figs. 994-999).

Femelle : assez semblable au mâle. Elle diffère par les caractère suivants : forme plus robuste ; massue antennaire plus courte ; tarses courts ; apex des méso- et métatibia fortement élargis ; métafémur fort, globuleux ; ailée ou brachyptère.

12 espèces

Aegostheta Dejean, 1833 : 159 (longicornis Fabr. cité).

Aegostheta Dejean ; Dejean, 1837 : 176 (idem).

Aegostheta Dej. ; Blanchard, 1845 : 216 (diagnose).

Aegostetha  (sic) Dej. ; Erichson, 1848 : 654 (synonymie avec Macrophylla).

Aegostheta Blanch. ; Blanchard, 1851 : 162 (synonyme).

Aegostetha  Dej. ; Burmeister, 1855 : 447 (synonyme).

Aegostheta  Dej. ; Lacordaire, 1856 : 303 (synonyme).

Aegostheta Blanchard ; Gemminger & Harold, 1869 : 1188 (synonyme).

Aegostetha Blanch. ; Péringuey, 1904 : 122 (genre valide).

Aegostetha Er. ; Dalla Torre, 1913 : 303 (synonyme).

Aegostheta Blanch. ; Dalla Torre, 1913 : 303 (synonyme).

Aegostheta Dejean ; Lacroix, 2007 : 203.
Espèce type :
Melolontha longicornis Fabricius.

Macrophylla  Hope, 1837 : 103.

Macrophylla Hope ; Erichson, 1848 : 654.

Macrophylla Hope ; Blanchard, 1851 : 162.

Macrophylla Hop. ; Burmeister, 1855 : 447.

Macrophylla Hope ; Lacordaire, 1856 : 303.

Macrophylla Hope ; Gemminger & Harold, 1869 : 1188.

Macrophylla Hope ; Péringuey, 1904 : 126.

Macrophylla Hope ; Dalla Torre, 1913 : 303.

Macrophylla Hope ; Lacroix, 2007 : 203 (synonyme de Aegostheta Dejean).

Pleiophylla Péringuey, 1904 : 130.

Pleiophylla Péring. ; Dalla Torre, 1913 : 304.

Pleiophylla Péringuey ; Lacroix, 2007 : 204 (synonyme de Aegostheta Dejean).
Espèce type :
Pleiophylla vestita Péringuey (monotypie).

Caractères différentiels entre les deux groupes d’espèces :

Groupe « Aegostheta »

Massue antennaire de 3 articles (fig. 975) ; antennes à articles III et IV courts et égaux (fig. 980), les V et VI aussi courts et non prolongés en lame ; labre peu bilobé (fig. 1001a) ; griffes des tarses allongées et assez droites (fig. 1004).

Groupe « Macrophylla »

Massue antennaire de 5 ou 6 articles (figs. 974, 976) ; antennes à article III plus long que le IV (fig. 981) ; les V et VI faisant partie ou non de la massue ; labre fortement bilobé (fig. 1001b) ; griffes des tarses plus fortes et plus courbées (fig. 1006).


 La répartition des taxons selon les groupes est la suivante :

– groupe « Aegostheta » (5 espèces) :

brachiata Péringuey, ciliata Herbst (= maritima Castelnau), longicornis Fabricius (espèce type), nigra Blanchard, simplex Péringuey.

– groupe « Macrophylla » (7 espèces) :

boa Erichson (espèce type), capicola Péringuey, maritima Burmeister, natalensis Péringuey, nigricollis Péringuey, pubens Péringuey, vestita Péringuey (Pleiophylla).

Groupe Aegostheta

1.- Article antennaire VII non prolongé en pointe, ni lamellé (fig. 977) ; protibia avec un éperon interne ; clypéus transverse, à côtés arrondis, séparé du front par un sillon bien distinct ; massue antennaire longue ; méso- et métatibia avec une carène transverse ; dessus du corps rouge brique, non pileux ; taille moyenne autour de 19 mm   simplex

— Article antennaire VII prolongé en lame plus ou moins longue (fig. 978)  2

2.- Angles postérieurs du pronotum fortement saillants (fig. 1002a) ; côtés du clypéus bien arrondis (fig. 1000a) ; petite taille : 13-15 mm ; sillon clypéo-frontal effacé ; article antennaire VII prolongé en lame courte (fig. 979) ; pas d’éperon au protibia (fig. 988) ; avant-corps noir, élytres brun rouge   longicornis

— Angles postérieurs du pronotum non saillants ; côtés du clypéus droits ; taille > 15 mm   3

3.- Mésotibia et métatibia avec une carène transverse incomplète (fig. 997) ; sillon clypéo-frontal peu distinct ; clypéus bien transverse (fig. 1000d) ; corps massif et court ; un éperon au protibia (fig. 990) ; avant-corps brun foncé, élytres d’un brun plus orangé ; dessus du corps cilié ; taille entre 15 et 20 mm   brachiata

— Méso- et métatibia sans carène transverse (fig. 995) ; sillon clypéo-frontal bien distinct ; clypéus allongé (fig. 1000b)   4

4.- Dernier article des palpes maxillaires dilaté (fig. 983) ; pas d’éperon au protibia (fig. 991) ; avant-corps brun foncé, élytres d’un brun orangé ; pronotum à ciliation assez longue et dense, élytres à ciliation courte, épaissie, assez dense ; corps court, élargi ; taille moyenne : 15-20 mm   ciliata

— Dernier article des palpes maxillaires allongé (fig. 984) ; un éperon minuscule au protibia (fig. 989) ; dessus entièrement noir à ciliation peu abondante ; corps allongé (fig. 1008) ; grande taille > 20 mm   nigra

Groupe Macrophylla

1.- Massue antennaire mâle de six articles (fig. 976) ; protibia sans éperon apical interne ; dent interne de la griffe du protarse très longue ; article antennaire IV prolongé en lame ; dessus brun châtaigne ; pronotum et écusson à dense pubescence ; élytres à pilosité fine ; côtés du clypéus arrondis ; petite taille : 15 mm   vestita (Pleiophylla)

— Massue antennaire mâle de cinq articles (fig. 974)  2

2.- Article antennaire V bien lamellé et allongé (fig. 974) ; clypéus tronqué en avant séparé du front par un sillon oblitéré au milieu (fig. 1000e) ; pronotum cilié seulement sur ses côtés (fig. 1002e) ; dessus brun foncé ; grande taille : 31-33 mm   maritima - boa

— Article antennaire V court ; sillon clypéo-frontal entier ; taille moyenne : 15-25 mm  3

3.- Eperon du protibia présent (fig. 993) ; clypéus bien transverse à côtés droits (fig. 1000f) ; angles postérieurs du pronotum prononcés (fig. 1002f) ; carènes des méso- et métatibia présentes (fig. 999) ; dessus du corps fortement pubescent ; dessus brun mat, légèrement rougeâtre ; taille autour de 25 mm   pubens

— Eperon du protibia absent ; corps non pileux   4

4.- Tête et prothorax noir ; élytres brun ; sillon clypéo-frontal oblitéré ; article antennaire V très court ; angles postérieurs du pronotum arrondis ; taille : 16-17 mm   nigricollis

— Dessus du corps entièrement brun rougeâtre   5

5.- Clypéus allongé, parabolique, arrondi sur son bord antérieur ; sillon clypéo-frontal marqué ; ponctuation du pronotum forte, enfoncée ; angles postérieurs du pronotum peu prononcés ; taille : 15 mm   natalensis

— Clypéus transverse à bord antérieur droit, arrondi sur ses côtés ; sillon clypéo-frontal  faiblement marqué ; ponctuation du pronotum fine ; angles postérieurs du pronotum assez prononcés ; taille : 23 mm   capicola

Distribution:
Afrique du Sud
(Province du Cap,
Natal,
Transvaal (ouest)

Discussion. – Le taxon Aegostheta Dejean a priorité sur Macrophylla Hope pour les raisons suivantes : antériorité de citation, 1833 au lieu de 1837 et surtout inclusion par Dejean parmi son genre d’une espèce décrite précédemment : Melolontha longicornis Fabricius ce qui valide le genre. La plupart des auteurs postérieurs n’en ont pas tenu compte, à tort, et ont donné priorité à Macrophylla Hope, genre lui-même douteux puisqu’il inclut une espèce type (longicornis) dont les caractères ne correspondent pas tout à fait à ceux énumérés dans la diagnose générique (nombre d’articles à la massue). L’orthographe « Aegostheta » doit être conservée même si peu académique et non « Aegostetha » rectifié par Erichson puis par Burmeister, Péringuey et Dalla Torre.

Le genre Aegostheta peut être divisé en deux groupes d’espèces selon les caractères énumérés ci-dessus. Le groupe « Aegostheta » comprend le taxon longicornis Fabricius espèce-type du genre défini par Dejean. Le groupe « Macrophylla » inclut le taxon boa Erichson (boei Hope, in litteris) sur lequel Hope définit son genre Macrophylla sur des caractères différents du taxon longicornis Fabricius.

Le genre Pleiophylla, créé en 1904 par Péringuey pour le taxon vestita n. sp., ne présente pas de différence de caractères avec le genre Aegostheta, si ce n’est par le nombre d’articles à la massue (six) au lieu de cinq pour les espèces du groupe « Macrophylla ». Sa mise en synonymie avec le genre Aegostheta semble donc logique.

Dans sa thèse de 1988 (non publiée), Evans classe le taxon simplex Péringuey parmi le nouveau genre Litolontha qui se différencie du genre Macrophylla principalement par la galea édentée et la forme du corps.

  1. 1787 : Fabricius décrit Melolontha longicornis en une courte diagnose en latin. Les indications suivantes sont reportées : « habitat in Cap. Bon. Spei. Dom. Lund ».
  2. 1790 : Herbst décrit la nouvelle espèce Melolontha ciliata (page 45, planche 22 et figure 5) et Melolontha longicornis Fabricius (page 153).
  3. 1833 : Dejean, dans son Catalogue, cite le genre Aegostheta Dejean avec les espèces : maritima Burchell, distincta Dej., longicornis Fabr. (sera Burchell en synonymie). Le taxon Aegostheta est valide car il est inclus dans le genre une espèce déjà décrite : longicornis Fabricius. La mise en synonymie, effectuée par les auteurs postérieurs, du genre Aegostheta avec Macrophylla Hope, décrit en 1837, ne peut être retenue.
  4. 1837 : Dejean reprend les mêmes données sans changement ou rajout.
  5. 1837 : Dans le « Coleopterist’s Manual containing the Lamellicorn Insects of Linneus and Fabricius », Hope cite, page 70, Melolontha longicornis (de Fabricius) et indique que cette espèce est le type d’un nouveau genre décrit page 103 : Macrophylla Hope, qui inclut également une autre espèce, Melolontha robusta Klug. Toujours page 70, sous la rubrique sp. 27 – longicornis, il souligne qu’il a nommé, dans sa collection, d’autres espèces : robusta, boei, klugii (en sous-entendant qu’elles pourraient appartenir au même nouveau genre. Ces quatre espèces n’ayant pas été décrites, restent in litteris, et ne peuvent être attribuées à Hope ou à Klug comme il a été indiqué parmi les auteurs postérieurs.
  6. 1840 : Castelnau (page 133), parmi les dix espèces classées par lui parmi le genre Rhizotrogus, décrit brièvement Rhizotrogus maritimus Burschell (de la collection Burchell vue aussi par Hope) d’Afrique et R. longicornis Fabr. du Cap de Bonne-Espérance.
  7. 1845 : Blanchard donne une courte diagnose du genre Aegostheta Dej. : Antennes de dix articles, les trois derniers formant une massue deux fois plus longue que la tige.
  8. 1848 : Erichson (page 654) inclut le genre Macrophylla parmi un tableau de détermination. Il met en synonymie Aegostetha (sic) Dej. avec Macrophylla Hope en indiquant que M. robusta Kl. et M. Boa Hope ont cinq articles à la massue et que M. ciliata (Hbt.) et M. longicornis (F.) n’en ont que trois.
  9. 1851 : Blanchard reconnaît le genre Macrophylla Hope et met en synonymie le genre Aegostheta décrit par lui-même en 1845 (le taxon de Dejean n’étant pas alors validé). Il y inclut trois espèces : maritima Lap. de Cast. du voyage de Delalande, ciliata Herbst (avec longicornis Fabr. mis en synonymie) et nigra n. sp. du Cap de B.-Esp. Il rappelle, dans une note, que maritima est désigné dans quelques ouvrages et dans toutes les collections comme décrit par Burchell. Pourtant il n‘a pas trouvé trace de description de la part de cet auteur (in Travels in southern parts of Africa).
  10. 1855 : Burmeister privilégie le taxon Macrophylla Hope au détriment de Aegostetha (sic) Dej. Il classe les espèces en deux groupes : - massue de cinq articles : maritima Burch. Dej. (= robusta Klug in litt.), Boei Hop. ; - massue de trois articles : ciliata Hbst. (= maritimus Lap. de Cast. et = distincta Dej.), longicornis Fabr. Il cite également nigra Blanchard qu’il n’a pas vu.
  11. 1856 : Lacordaire dans son Genera apporte une bonne description du genre Macrophylla (avec Aegostheta Dej. mis en synonymie). Il y incorpore trois espèces : ciliata Herbst, maritima Castelnau (en faisant observer que le nom de cette espèce a été parfois attribué à tort à Burchell) et nigra Blanchard.  Il cite Erichson qui avait indiqué les caractères de deux espèces (robusta Klug et Boa Hope) et que Lacordaire croit inédites n’ayant pu découvrir où ces deux espèces avaient été publiées.
  12. 1869 : Gemminger & Harold répertorient parmi le genre Macrophylla Hope (= Aegostheta Blanchard) les espèces suivantes : Boei Hope, ciliata Herbst (= distincta Dej., var. maritima Casteln. et robusta Klug in litt.), longicornis Fabr. (= sera Burchell in litt.), nigra Blanch. Tous ces taxons sont indiqués du Cap de Bonne Espérance.
  13. 1904 : Péringuey distingue les genres Aegostetha (sic) Blanchard et Macrophylla Hope par le nombre d’articles à la massue (3 ou 5). Il classe parmi le genre Aegostetha les espèces suivantes : simplex n. sp., ciliata Herbst (= maritima Casteln.), brachiata n. sp., longicornis Fabric., soit 4 espèces. Parmi le genre Macrophylla : natalensis n. sp., capicola n. sp., nigricollis n. sp., pubens n. sp., maritima Burm. (nec maritima Casteln.), soit 5 espèces. Péringuey émet un doute que le type du genre Macrophylla désigné par Hope comme Macrophylla longicornis Hope, et non décrit, corresponde à Melolontha longicornis Fabricius qui n’a que trois articles à la massue. La diagnose du genre Macrophylla par Hope (page 103) indique bien que l’antenne a cinq articles à la massue. Il décrit le nouveau genre Pleiophylla, proche de Macrophylla, avec le nouveau taxon vestita. Le genre Pleiophylla diffère avant tout par le nombre d’articles à la massue (six au lieu de cinq chez Macrophylla).
  14. 1913 : Dalla Torre donne la priorité à Macrophylla Hope sur Aegostheta Blanchard. Il reconnaît comme valides les espèces suivantes : boei Hope, brachiata Péring., capicola Péring., ciliata Herbst (et var. maritima Cast.), longicornis F., natalensis Péring., nigra Blanch., nigricollis Péring., pubens Péring. et simplex Péring. (soit dix espèces).
  15. 1922 : Dans les résultats de l’expédition suédoise au mont Elgon en 1920, Moser décrit Aegostetha Sjöstedti n. sp. (sic) (avril, 30 mâles récoltés dans une forêt à 3.500 mètres, au vol, Loven rec.). Cette espèce n’appartient pas au genre Aegostheta mais à un genre de la tribu des Schizonychini.


Aegostheta longicornis

brachiata

maritima

nigra

pubens

Planches de figures

ciliata

longicornis

A. nigra