Description (mâle). – Taille de 14 à 24 mm. Corps court, élargi. Dessus brillant à pilosité plus ou moins abondante, mais toujours fine. Tête forte.

Clypéus peu allongé, élargi, à côtés arrondis ou convergents ; bord antérieur légèrement arrondi ou droit, pas ou peu incisé au milieu. Sillon clypéo-frontal fin, saillant. Tête à ponctuation serrée, granuleuse ou râpeuse. Dernier article des palpes maxillaires fusiforme (fig. 356). Labre allongé, bien bilobé. Mandibules bien développées (fig. 351). Antennes de 8 (les III-IV et V-VI fusionnés entre eux et très longs) ou 10 articles ; le III plus ou pas plus long que le IV. Massue antennaire de 3 articles aussi longs ou plus longs que le funicule (fig. 352).

Pronotum transverse ; côtés arrondis ou légèrement incurvés en partie antérieure ; angles antérieurs saillants ou non ; bord antérieur finement marginé. Disque avec un sillon longitudinal médian plus ou moins prononcé. Ponctuation variable. Pilosité rare ou abondante, très fine. Ecusson un peu plus large que long, ponctué.

Elytres à côtés arrondis, élargis avant l’apex, relevés en gouttière peu prononcée ; suture rebordée ; pas de côtes élytrales ou celles-ci très faibles (fig. 353). Ponctuation forte et pilosité très courte, fine, plus abondante sur les côtés. Calus apicaux peu saillants. Apex élytral arrondi, légèrement rentré.

Propygidium sans sillon médian (fig. 350). Pygidium à apex arrondi ou tronqué. Métépisterne large, pileux. Métasternum plus ou moins densément pileux (fig. 354). Pas d’apophyse mésosternale (fig. 355). Ventrites à fine pilosité.

Protibia le plus souvent bidenté, quelquefois tridenté, la dent basale alors toujours très faible ou à peine ébauchée (fig. 361). Dent apicale du protibia courte et courbée. Chez de rares espèces, un éperon interne minuscule. Protarse allongé, l’article I plus long que le II (fig. 362). Griffes allongées avec le denticule interne positionné de façon très variable. Métafémur allongé. Métatibia allongé, étroit, non élargi à l’apex, sans carène médiane (fig. 358). Eperons apicaux fins et subégaux (fig. 359). Métatarse assez allongé, à article I pas plus long ou plus court que le II (fig. 360).

Femelle : Corps plus massif, plus ovalaire. Massue antennaire courte. Protibia plus fort avec la dent apicale  plus longue et forte. Métatibia plus fort avec l’apex plus élargi. Eperons apicaux du métatibia plus forts, l’interne plus long et plus dilaté. Métafémur ovalaire. Pronotum plus transverse.

Les griffes des tarses sont quelquefois semblables, quelquefois différentes avec la présence d’un denticule interne. Il est possible de trouver les combinaisons suivantes :

griffe mâle                                    griffe femelle

incisée à l’apex                             denticule interne éloigné de l’apex

incisée à l’apex                             incisée à l’apex

denticule interne éloigné de l’apex    denticule interne éloigné de l’apex

denticule interne près de la base     denticule interne en position médiane

Arrow (1943) affirme que les griffes des mâles sont incisées à l’apex alors que celles des femelles portent un denticule interne médian. Cette assertion est fausse lorsqu’on examine les nombreuses espèces se trouvant en Afrique orientale. Les mâles et les femelles peuvent avoir la même forme de griffe, soit incisée à l’apex soit avec un denticule disposé en position plus médiane. Chez certaines espèces les griffes peuvent être différentes : aspect incisé chez le mâle et denticulé chez la femelle ; ou les deux denticulées avec un très faible denticule basal chez le mâle et un denticule médian plus important chez la femelle. Nous voyons donc que les formes possibles sont nombreuses. Elles ne prêtent pas à l’édification de coupes génériques (Péringuey, 1904), tout au plus à la définition de groupes d’espèces.

35 espèces

 Pegylis Erichson, 1848 : 657.

 Pegylis Erichs. ; Blanchard, 1850 : 151.

 Pegylis Erichs. ; Burmeister, 1855 : 281.

 Pegylis Erichs. ; Lacordaire, 1856 : 279.

 Pegylis Erichs. ; Chenu, 1884 : 71.

 Pegylis Er. ; Kolbe, 1894 : 552.

 Pegylis Erichson ; Kolbe, 1897 : 164.

 Pegylis Erichs. ; Péringuey, 1904 : 281.

 Pegylis Er. ; Dalla Torre, 1912 : 166.

 Pegylis Erichson ; Kolbe, 1914 : 353.

 Pegylis Erichson ; Gridelli, 1940 : 166.

 Pegylis Er. ; Arrow, 1943 : 780.

 Pegylis Erichs. ; Burgeon, 1946b : 341.

  Espèce type : Pegylis morio Blanchard (monotypie).

 Pegylidius Péringuey, 1904 : 279.

 Pegylidius Péring. ; Dalla Torre, 1912 : 167.

 Pegylidius Péringuey ; Arrow, 1943 :  781  (synonymie)

  Espèce type : Pegylidius mashunus Péringuey, 1904 (monotypie).

 Adoretopsis Fairmaire, 1887 : 125.

 Adoretopsis Fairmaire ; Kolbe, 1897 : 175 (Rutelinae).

 Adoretopsis Fairmaire ; Lacroix, 2010 : 90 (Nouvelle synonymie avec Pegylis Erichson).

  Espèce type : Adoretopsis tenuitarsis Fairmaire, 1886 (monotypie).

Historique. – Le genre Pegylis a été créé, en 1848, par Erichson par simple description et sans indication d’espèce. La première espèce décrite est Pegylis morio Blanchard, 1850, espèce type du genre. Le genre Pegylidius, créé en 1904 par Péringuey, a été mis en synonymie avec Pegylis par Arrow en 1943.

Le genre Adoretopsis Fairmaire, 1887 est mis ici en synonymie avec le genre Pegylis Erichson, 1848, après examen du taxon tenuitarsis Fairmaire, son espèce type et seule espèce du genre. Les caractères de cette espèce sont tout à fait ceux propres aux espèces du genre Pegylis.

En 1850, Blanchard décrit Pegylis morio du Sennaar (voyage de M. Botta). Cette espèce avait été citée « in litteris » par Erichson.

En 1855, Burmeister cite les genres Pegylis Erichs. avec P. morio attribué à Erichson et non Blanchard ainsi que Hypopholis Erichs. avec H. Sommeri n. sp. citée par Erichson et par Dejean et H. vittata Bohem. (in Erichson). Les espèces citées par Erichson ne peuvent être validées car citées sans description (ainsi que celles du catalogue de Dejean).

En 1856, dans son « Genera des Coléoptères », Lacordaire donne une diagnose du genre Pegylis Erichs., d’après l’examen d’un exemplaire incomplet (absence des palpes et de la massue antennaire) vu aussi par Blanchard (P. morio Blanchard, Sennaar). Il indique que l’espèce en question ressemble beaucoup plus à certains Leucothyreus de la tribu des Rutélides qu’à un Mélolonthide.

En 1882, Lansberge décrit, par une simple diagnose, Pegylis maculipennis sp. nov. rapporté du pays des Somalis par M. Révoil.

En 1884, dans son « Encyclopédie d’Histoire naturelle », Coléoptères, troisième partie, Chenu cite : « Pegylis, Erichs., une espèce de Sennaar (morio Blanch.), qui ressemble à une Rutélide ».

En 1887, dans « Coléoptères des voyages de M. G. Revoil », Fairmaire décrit Adoretopsis nov. gen. (ressemble extrêmement aux Adoretus) avec tenuitarsis n. sp. (long. 14 mm, Uzagara). Il décrit également Hypopholis setososquamea n. sp. (21 mm, Uzagara) et indique « bien que le mésosternum ne présente aucune saillie, je ne puis ranger cet insecte qu’avec le genre Hypopholis, dont une espèce du même pays a été décrite par M. Gerstaecker ».

En 1894, dans « Uebersicht der Melolonthinen, Leucopholinen und Schizonychinen Africas », Kolbe classe le genre Pegylis parmi les Leucopholinen et l’inclut dans son synopsis des genres. Il décrit également deux nouvelles espèces appartenant à ce genre : Pegylis rufolineata n. sp. (18 mm, Südöstlich vom Victoria-See, Central Afrika, 1 exemplar, Dr G. A. Fischer) ; Pegylis neumanni n. sp. (20-22 mm, Tanga, Deutsch-Ostafrika, März 1893, 2 mâles, O. Neumann).

En 1895, Les résultats zoologiques de l’exploration de la Giuba par le Capitaine Bottego durant les années 1892-93 ont été effectués par Brenske en ce qui concerne les Melolonthini et les Rutelini. Parmi les Melolonthini, deux nouvelles espèces de Pegylini sont décrites : Pegylis Gestroi n. sp. et Pegylis vestita n. sp. toutes deux provenant de Boran Galla.

En 1895, dans une « List of Coleoptera collected on the Tana River », Linell décrit Pegylis rufomaculatus new species (Type N° 23, U.S.N.M., one example, Tana River, 16 mm).

En 1897, dans « Die Käfer Deutsch-Ost-Afrikas », Kolbe cite parmi le genre Pegylis Erichson les espèces suivantes : P. maculipennis Lansberge (Somali) ; P. morio Blanchard (Im innern von Somali, Sennaar) ; P. rufolineata m. (Victoria-Nyansa) ; P. neumanni m. (Tanga) ; P. gestroi Brenske (Boran Galla) ; P. vestita Brenske (Boran Galla). Soit 6 espèces en région orientale.

En 1898, dans un article « Melolonthiden aus Afrika », Brenske décrit plusieurs nouvelles espèces récoltées en Afrique de l’Est par R. von Bennigsen ou acquises par l’auteur. Ces nouveaux taxons sont : Pegylis Bennigseni n. sp. (Ost-Usambara), Pegylis usambarae n. sp. (West-Usambara), Pegylis Hauseri n. sp. (Ikutha), Pegylis salaama n. sp. (Dar-es-Salaam).

En 1904, dans son « Catalogue of the Coleoptera of South Africa », Péringuey donne une bonne description du genre Pegylis Erichs. Une seule espèce est décrite et citée de la région : Pegylis conspurcata Gerst. (Southern Rhodesia (Mazoë), Sebakwe, Umtali). Il indique que « my examples are quite similar to P. hauseri Brsk., but they are also, I believe, identical with P. conspurcata Gerst. ».

En 1912, dans son « Coleopterorum Catalogus», Dalla Torre cite Pegylis Er. (= Pegilius Fairmaire, 1858, erreur) avec les taxons suivants : Bennigseni Brenske (Ostsambara, Mhonda) ; brevior Fairm. (Madagaskar) ; conspurcata Gerst. (Zanzibar, Süd-rhodesia) ; Gestroi Brenske (Gallaland) ; Hauseri Brenske (Jkutha) ; maculipennis Lansb. (Somaliland) ; morio Blanch. (Sennaar) ; Neumanni Kolbe (Deutsch-Ostafrika) ; rufolineata Kolbe (Viktoriasee) ; rufomaculata Linell (Somaliland) ; salaama Brenske (Dar-es-Salaam) ; setososquamea Fairm. (Uzagara) ; usambarae Brenske (West-Usambara) ; vestita Brenske (Gallaland). Soit 14 espèces.

En 1915, Moser décrit Pegylis angolensis n. sp. (Angola, Bailundo). L’examen de Hypopholis vittata Fahr. et de H. sommeri Burm., mis en synonymie par Péringuey (1904), lui permet de souligner un certain nombre de différences de caractères.

En 1919a, Moser décrit de Tanzanie (Deutsch-Ost-Afrika) Pegylis lindiana n. sp. (Lindi) et Pegylis microchaeta n. sp. (Kidugallo), toutes deux proches de Pegylis hauseri Brenske.

En 1919b, Moser décrit de Tanzanie (Deutsch-Ost-Afrika) trois espèces appartenant au genre Pegylis : P. lukulediana n. sp. (Lukuledi), P. kigonserana n. sp. (Kigonsera), P. Ertli n. sp. (Ufiomi).

En 1940, les Scarabaeidae récoltés par la mission biologique au pays Borana ont été étudiés par Gridelli. Les Melolonthinae occupent les pages 164 à 215 da la partie II (1940-XVIII). Parmi ceux-ci, les Pegylini récoltés ou étudiés sont : Pegylis Gestroi Brenske (récoltes de Neghelli, aprile 1937 et Malea Guba, marzo 1937, mâles et femelles), Pegylis Zavattarii n. sp. (récoltes à Moyale, 6 maggio 1937, 2 mâles et 1 femelle), Pegylis vestita Brenske (1 mâle récolté par Bottego en Alto Daua, maggio 1896, Museo di Genova).

En 1943, Dans une note sur le genre Lepidiota et certains genres voisins, Arrow décrit de nouveaux taxons et propose un certain nombre de synonymies. L’auteur propose aussi certains remaniements nomenclaturaux : Il considère que les caractères définissant le genre Eulepida Kolbe, 1894 ne sont pas assez importants pour le différencier du genre Lepidiota Hope, 1837 et propose de les mettre en synonymie. Il en est de même pour le genre Pegylidius Péringuey, 1904 à mettre en synonymie avec le genre Pegylis Erichson (le genre Pegylidius ayant été créé sur des différences dans la position du denticule interne des griffes, ce caratère étant très variable au sein du genre Pegylis à la fois entre espèces et représentants des deux sexes). Arrow considère également que les caractères utilisés par Moser pour définir son genre Epipholis ne sont pas suffisant pour le séparer du genre Brachypholis.

En 1946, dans « Melolonthini et Pachydemini du Congo belge », Burgeon redécrit le genre Pegylis Erichs. Deux espèces sont présentes dans la région : Pegylis Bennigseni Brsk. (une série de femelles du Bas-Congo : Makaia n’tete, Mayumbe, Luki) et Pegylis gracilis nov. sp. (Elisabethville).

En 1968, trois nouvelles espèces de Pegylis Erichson sont décrites par Decelle : P. kenyensis n. sp. (avec 8 articles aux antennes) du Kenya (holotype et 3 paratypes dont 1 femelle au BMNH, Londres et 1 paratype au MRAC, Tervuren), P. giraudetae n. sp. d’Angola (Galinda, III-1966, holotype mâle et 7 paratypes femelles au MRAC, Tervuren), P. burgeoni n. sp. d’Angola et du Zaïre (holotype et paratypes au MRAC, Tervuren). La femelle de Eupegylis confusa Duvivier est décrite pour la première fois (Allotype du Zaïre : Ikela, au MRAC, Tervuren).   

En 2008c, Lacroix décrit trois nouvelles espèces appartenant au genre Pegylis Erichson, 1848 : P. tchadensis n. sp. du Tchad (Farcha, 1967, 2 femelles) ; P. salernei n. sp. du Zimbabwe (Harare, 1989, mâle et femelle) et P. werneri n. sp. du Mozambique (Mt Binga, Werner rec., 2003, 2 mâles et 4 femelles). Cet article est illustré par 66 figures dont une carte de répartition et 8 photographies couleur d'habitus. Ces nouveaux taxons sont comparés aux espèces voisines.

En 2008d, Lacroix décrit trois nouvelles espèces, d'Afrique orientale, appartenant au genre Pegylis Erichson, 1848 : P. lineata n. sp. du Kenya (Voi, Werner rec., 1991, 7 exemplaires) ; P. pilosa n. sp. de Somalie et d'Ethiopie (2 mâles et 1 femelle) et P. ugandensis n. sp. de l'Ouganda (Haut Karaguay, Blanc rec., 1933., un mâle, MNHN). Cet article est illustré par 74 figures dont 8 photographies couleur d'habitus. Ces nouveaux taxons sont comparés aux espèces voisines. Les espèces de Pegylis du groupe "conspurcata" abritant ces nouvelles espèces, ainsi que celles présentes dans la "Corne de l'Afrique", sont redécrites et comparées entre elles.

En 2013, Lacroix décrit Pegylis murphyi, n. sp., du Malawi et de Zambie. Pegylis salernei malawinensis Lacroix, nouvelle sous-espèce, est décrite du Malawi. Les trois espèces suivantes sont redécrites sur des exemplaires mâles : Pegylis rufolineata Kolbe, 1894 ; Pegylis tchadensis Lacroix, 2008 ; Pegylis tenuitarsis (Fairmaire, 1887).

Quelques images >
Pour une iconographie complète voir le catalogues du genre Pegylis au format PDF

En 2017, Lacroix & Montreuil décrivent Pegylis genieri n. sp., du Mozambique (Cabo Delgado), récollté par F. Génier. Cette espèce fait partie du groupe 2 défini par Lacroix en 2010.

En 2017, Sehnal décrit Pegylis majori n. sp., d’Ethiopie (Hamer region). Cette espèce fait partie du groupe 1 défini par Lacroix en 2010.

Catalogue des espèces au format pdf :